Santé animale : Le LABOCEL bat de l’aile

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Le laboratoire central de l’élevage (LABOCEL) qui a fait la fierté du Niger,  n’est plus que l’ombre de lui-même. Pour cause, son personnel a observé du mercredi 6 mai au jeudi 7 mai, une grève de 48 heures. Il exige sans condition auprès de la Direction de l’établissement, le payement de quatre (mois) de salaires et indemnités, mais aussi du  versement intégral de la part sociale du LOBOCEL à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Selon nos informations, cette situation dans laquelle végètent les employés, est consécutive à la mauvaise gestion administrative et financière de cette entité, à sa politisation mais également à un manque de motivation des cadres. Pourtant, le LABOCEL de Niamey est un centre de référence par excellence en matière de diagnostic,  de production et  de contrôle des vaccins pour l’ensemble du territoire national. Ses compétences sont aussi appréciées par les pays voisins.

 C’est pourquoi, au vu de la place de choix qu’occupe l’élevage dans le secteur socio-économique du Niger  (deuxième source après l’Uranium avec une contribution de 13% au PIB), il urge au gouvernement de porter une attention particulière à cet unique outil au Niger dans le domaine de la certification des animaux à l’importation et à l’exportation, afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle.  Pour se faire, l’établissement aujourd’hui incapable de fournir des vaccins en quantité et en qualité pour couvrir les besoins annuels du pays, doit disposer des moyens matériels et financiers lui permettant d’accomplir sa mission et répondre aux normes de l’OIE (l’Office International des Epizooties), exigées par l’Organisation Mondiale du Commerce.

A cela, il faudrait nécessairement aux décideurs de doter cette structure d’une administration dynamique, entreprenante, efficace, mais aussi d’appareils de bonne qualité dont elle a besoin afin de lui permettre d’améliorer ses capacités de production et de réaliser des investissements complémentaires. En outre, les autorités en charge su secteur doivent mener une  réflexion sur le fonctionnement des laboratoires vétérinaires par la préparation d’un Plan d’action pour un programme d’investissement sur l’ensemble du plateau technique du LABOCEL. C’est à ce prix seulement qu’elles peuvent sauver ce joyau de référence digne d’un pays d’élevage comme le Niger et de le classer de manière irréversible au sein du groupe 3 des laboratoires de la sous-région. Les renaissants qui claironnent sur tous les toits qu’ils font de la modernisation de  l’élevage leur priorité, sont plus que jamais interpellés.