Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est déclaré profondément préoccupé par la dégradation constante des conditions de sécurité et de la situation humanitaire en Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement dans les pays des régions du Sahel et du bassin du lac Tchad.
Dans une déclaration publiée mardi par son Président (Allemagne), le Conseil de sécurité a rappelé que ces problèmes sont exacerbés, entre autres, par le terrorisme, les conflits entre éleveurs et agriculteurs et la criminalité transnationale organisée – sur terre et en mer – notamment la traite d’êtres humains, le trafic d’armes et de drogues et l’exploitation illégale de ressources naturelles.
Le Conseil a engagé les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à continuer de se mobiliser pour aider ces pays à faire face aux problèmes qu’ils rencontrent sur le plan de la paix et de la sécurité. Il s’est félicité à cet égard des efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour adapter l’appui de l’ONU sur le terrain, au Burkina Faso et au Niger.
L’organe onusien responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales s’est également déclaré préoccupé par la situation humanitaire globale dans la région. Une situation qui résulte pour une grande part des déplacements forcés, de l’extrême pauvreté, des inégalités sociales et de la violence notamment sexuelle et fondée sur le genre.
Il demande que soit assurée la fourniture rapide, durable, en toute sécurité et sans entrave d’aide humanitaire et médicale aux personnes qui en ont besoin et demande en outre une action d’envergure sur le plan humanitaire et en matière de développement ainsi que le décaissement des fonds annoncés.
Lire aussi : Insécurité alimentaire au Niger : Le FIDA pour la résilience des communautés rurales
Le Conseil de sécurité s’est félicité que les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel soient à l’origine d’initiatives visant à combattre l’insécurité dans la région. Il a salué à cet égard leurs récentes opérations antiterroristes dans les régions du Liptako-Gourma et du bassin du lac Tchad, y compris par l’intermédiaire de la Force multinationale mixte (FMN) et de la Force conjointe du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel).
L’organe onusien responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales s’est félicité de la mobilisation plus marquée de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’initiative visant à déployer une force dirigée par l’organisation panafricaine dans le Sahel.
Le Conseil a souligné que l’action menée en matière de sécurité doit concorder avec les objectifs politiques afin de permettre le rétablissement de la sécurité civile, la mise en place d’une gouvernance efficace permettant de dispenser des services essentiels et la revitalisation des économies locales de façon à fournir des moyens de subsistance aux jeunes, compte tenu de l’explosion démographique de la jeunesse. Il a également souligné qu’il importe d’examiner les conditions propices à la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, et qu’une démarche globale est nécessaire pour s’attaquer aux causes profondes des violences intercommunautaires.
Appel à une reprise du dialogue au Mali et en Guinée
Les tensions actuelles au Mali sont également au cœur des préoccupations du Conseil de sécurité. Ce dernier a exhorté les parties prenantes maliennes à « recourir en priorité au dialogue » afin de résoudre les problèmes sans tarder et à tenir compte des recommandations formulées par la CEDEAO le 19 juillet, afin de s’abstenir de toute acte susceptible de susciter de nouvelles tensions, et à s’employer de manière inclusive et constructive à préserver l’Etat de droit. Le Conseil a souligné que la sécurité et la stabilité au Mali sont inextricablement liées à celles du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’à la situation en Libye et en Afrique du Nord.
Le Conseil a de nouveau demandé à tous les acteurs politiques en Guinée, quelle que soit leur appartenance politique, de reprendre sans délai le dialogue pour faire en sorte que les processus électoraux et les réformes politiques soient menés à bien dans un large consensus. Il a encouragé le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, à continuer d’exercer ses bons offices dans ce pays.
Le Conseil a souligné que les parties prenantes nationales au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Guinée, au Mali et au Niger doivent collaborer pour faciliter la préparation en temps voulu et la tenue, dans les délais fixés, d’élections véritablement transparentes, inclusives, crédibles et pacifiques. Il estime que ces parties prenantes doivent prendre toutes les mesures qui s’imposent pour prévenir les violences, et leur demande instamment de garantir des conditions égales à tous les candidats et à toutes les candidates et de favoriser la participation pleine, effective et véritable des femmes.
Le Conseil encourage également le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) à poursuivre les préparatifs en vue d’assumer une partie des fonctions du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (BINUGBIS) dont le mandat vient bientôt à échéance.
Source : ONU Info