Les préoccupations des Organisations de la société civile (OSC) dès l’annonce du processus de réaménagement du site (Rds) de la Compagnie Minière d’Akouta (Cominak) persistent toujours. Lors d’une sortie ce samedi 23 octobre elles reviennent sur les conséquences environnementales liées à l’exploitation des mines.
6 mois après le début des premiers travaux du réaménagement, la coordination de la société civile d’Arlit, pointe du doigt des conséquences environnementales. Selon les OSC, certains choix techniques de la direction de la Cominak sont à l’origine du scandale écologique.
Il s’agit de la mise en inondation de 650 km de galerie (longueur supérieure au fleuve Niger), du noyage total de la mine, du risque évident de contamination radiologique de toutes les nappes de la région d’Agadez, entre autres.
Pour elles, cette situation résulte de la fermeture précoce de la mine dont la descenderie et les bouches d’aération ont été fermées avec à son bord les engins contaminés. Aussi la coordination a relevé plusieurs irrégularités et incohérences.
Elles sont relatives au budget et financement du Rds, à la gouvernance du processus, et au volet social du projet. A titre illustratif, rapportent les acteurs de la société civile, la participation d’Orano (actionnaire de Cominak à 59 %) serait de « zéro franc » sur le budget du réaménagement arrêté à 95 milliards de francs CFA.
Alors que, a-t-on appris, le japonais Ourd (25 % d’action) avait déboursé 30 milliards de francs CFA. Montant auquel s’ajoutent 40 milliards issus de la vente d’uranium stocké depuis 2014 pour servir le projet Rds. Selon la coordination de la société civile d’Arlit, Orano compte « combler sa participation avec la vente inopportune de ferraille, de déchets et d’objets issus du démantèlement du site ».
Cependant, la vente de ferraille issue d’exploitation minière a été plusieurs fois dénoncée par des organisations nationales et internationales. A Arlit et au-delà de ses environs, elle entraîne la prolifération de substances et résidus radioactifs. Aussi, cette pratique va à l’encontre de l’avant-projet détaillé (Apd) du réaménagement. Il prévoit comme principe, « une analyse des risques générés par chaque terme source (aspect sensible) ».
Sur le plan de la gouvernance du réaménagement, les OSC n’approuvent pas qu’elle soit confiée à un expatrié. Le responsable du Rds Modi Koullé Ari, serait une marionnette. « La direction du projet Rds par un expatrié qui visiblement n’aurait de comptes à rendre et à recevoir que d’Orano depuis la France », dénoncent-elles.
Le siège du Secrétariat permanent du Rds à Niamey, le sort des travailleurs sous-traitants à l’issue de la fermeture de la mine, la volonté manifeste d’exclure les entreprises locales dans l’attribution des travaux, dénoncent entre autres la coordination de la société civile d’Arlit.
Youssouf Sériba