Putsch au Mali : Les chefs d’État de la CEDEAO désavoués par l’opposition nigérienne

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Photo de familles des chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO lors du sommet extraordinaire du 08 novembre 2019 à Niamey au Niger.

Dans un message de soutien au peuple malien, l’opposition politique nigérienne a dénoncé et condamné la déclaration du 20 août 2020 des chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO sur la situation au Mali. Qualifiée d’injuste, cette déclaration est, selon l’opposition nigérienne, en contradiction avec la raison d’être de la CEDEAO dont l’objectif premier est la protection des peuples et de leurs droits.

Après le putsch qui a renversé le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, les chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a convoqué une réunion d’urgence à l’issue de laquelle plusieurs mesures de sanctions ont été prises contre le Mali. De la fermeture des frontières terrestres et aériennes, à la suspension de tout flux financier en direction de Bamako, la CEDEAO avait isolé le Mali du reste de la communauté.

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Cette attitude de l’institution sous régionale est, selon l’opposition politique nigérienne, contraire au principe de « libre circulation des personnes et des biens » qui fonde la CEDEAO en vue de l’avènement d’une communauté de destin entre les Etats membres et les différents peuples qui les composent. « La CEDEAO doit être une organisation des peuples au service des intérêts des peuples ; elle n’a pas pour vocation de servir les intérêts égoïstes des chefs d’État des pays membres ni de se substituer à la volonté des peuples », a-t-elle souligné.

Pour l’opposition politique nigérienne, si les interruptions de mandats constitutionnels sont condamnables, la trituration des constitutions, les hold-up électoraux, la violation de l’intégrité de nos territoires et le sacrifice des intérêts des peuples le sont encore d’avantage. « C’est sur ce terrain-là que nous attendions plutôt la CEDEAO », a fait savoir la classe politique nigérienne opposée au régime du président Issoufou, président en exercice de la CEDEAO.

Par ailleurs, l’opposition politique nigérienne et tous ses militants, réunis au sein des différents fronts suivants FRDDE, FOI, FDR, saluent la mobilisation et le combat du peuple malien pour la reconquête des es droit de la souveraineté bafouée du pays, le félicitent pour l’aboutissement pacifique de ses efforts et lui déclarent son ferme soutien à son inébranlable de lutte à défendre la démocratie et la justice.