Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 22 février dernier au Togo ont été proclamés tôt ce matin par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Il ressort de ces résultats que c’est le président sortant, Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 2005 qui est sorti vainqueur de cette élection. Il a obtenu 72,36% des suffrages des togolais, devant six autres candidats en lice.
Son adversaire, l’ancien Premier Ministre et président de l’assemblée nationale au temps de Eyadéma, Kodjo Agbéyomé a obtenu 18,37% des suffrages devant le leader du principal parti de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, arrivé troisième avec un score de 4,35% des suffrages. Ce dernier a déjà reconnu sa défaite, depuis le samedi dernier, à travers un communiqué de presse. Dans son ensemble, l’opposition togolaise conteste les résultats proclamés par la CENI, invoquant des fraudes massives.
C’est ainsi que le candidat Kodjo Agbéyomé, arrivé deuxième, selon les résultats proclamés par la CENI, s’est autoproclamé président élu du Togo à l’issue des élections du 22 février 2020.
Kodjo affirme avoir remporté ces élections avec un score de plus de 55% des suffrages. Il s’est permis même de féliciter le président Faure Gnassingbé pour avoir été le premier président togolais à accepter l’alternance politique.
A noter que ces résultats seront transmis à la Cour constitutionnelle qui aura à les examiner et à proclamer les résultats globaux définitifs dans un délai des six (6) jours.
Pendant ce temps, M. Gilbert Bawara, ministre de la fonction publique, qui est l’un des premiers soutiens du Chef de l’Etat, a évoqué un score inédit pour le candidat du parti au pouvoir. « on constate que Faure Gnassingbé a opéré une grande percée dans les localités, c’est un véritable plébiscite », a-t-il souligné.
Même s’il faut reconnaitre que le scrutin s’est déroulé sans violence, la société civile dit avoir recensé des bourrages d’urnes et des inversions de résultats. Quant aux délégués de l’opposition, nombreux sont ceux qui affirment n’avoir pas pu accéder à des bureaux de vote.
Ils dénoncent aussi les coupures par intermittence de l’Internet dans toutes les régions sensibles.
A ces difficultés soulevées, s’ajoute « le retrait de nombreux observateurs de l’Eglise et de la Société Civile ainsi qu’à l’abandon du système de sécurisation électorale des résultats quelques jours avant le vote », dénoncent l’opposition et les organisations de la société civile.