Nigéria: l’arrestation d’un journaliste suscite un tollé dans le pays

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L’opposition et les militants nigérians réclament la libération de Daniel Ojukwu, journaliste travaillant pour la Fondation pour le journalisme d’investigation (FIJ).

Ojukwu a été arrêté mercredi dernier à Lagos après que la police l’a accusé d’avoir violé les lois du pays sur la cybercriminalité, ont rapporté les médias locaux. Il aurait été transféré dimanche au Centre national de lutte contre la cybercriminalité de la police nigériane (NPF-NCCC). L’arrestation de Ojukwu est liée à une enquête qu’il a rapportée en novembre dernier et impliquant un haut responsable du gouvernement, a indiqué la FIJ.

Le porte-parole de la police, Muyiwa Adejobi, a déclaré que le journaliste avait un dossier à répondre après qu’une plainte a été déposée contre lui. On ne sait pas clairement qui est le pétitionnaire.

Sa détention prolongée a déclenché l’indignation du public sur les réseaux sociaux, alors que les groupes de pression familiaux et médiatiques exigent sa libération inconditionnelle. « Il est non seulement irresponsable d’arrêter des journalistes pour avoir dénoncé les maux qui abondent dans ce gouvernement, mais cela constitue également une violation de la liberté de la presse garantie par la Constitution », a déclaré l’ancien vice-président Atiku Abubakar sur la plateforme X. Amnesty International a également condamné la détention du journaliste, la qualifiant de « draconienne ».

Le Nigeria est classé 112ème sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse selon le dernier rapport de Reporters sans frontières (RSF). Il reste l’un des pays d’Afrique de l’Ouest les plus dangereux et les plus difficiles pour les journalistes, selon RSF. Les élections générales de février et mars 2023 ont été marquées par des attaques contre près de 20 journalistes et médias.(Avec BBC)