La Dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation a rendu publique, le vendredi 03 juin 2022, une déclaration dans laquelle elle dénonce une « situation d’insécurité grandissante » en milieu scolaire et dit s’inquiéter sur le devenir du système éducatif nigérien.
Cette sortie médiatique fait suite à un certain nombre de cas d’agressions d’enseignants dans l’exercice de leurs fonctions, ayant déjà conduit, le mois dernier, à une perte en vie humaine, à savoir l’assassinat d’un directeur d’école par son propre élève. « (…) tout le mois de mai a été marqué par des violences de tout genre perpétrées sur le personnel enseignant, un peu partout au Niger », déplore la Dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation.
Constatant ainsi la recrudescence de la violence en milieu scolaire, ciblant particulièrement le personnel enseignant, la dynamique a indiqué que « les agresseurs sont, dans la plupart des cas, des parents d’élèves, des élèves et des bandits du quartier ». Selon sa remarque, « les établissements scolaires sont devenus des lieux de violences de tout genre et des véritables carrefours de consommation de drogues et autres stupéfiants ». Aussi, la Dynamique dit avoir constaté une « banalisation de la profession enseignante » par les gouvernants et la communauté elle-même, et note qu’ « aucune mesure de prévention ne semble être prise par les autorités compétentes pour protéger l’environnement scolaire ».
Ainsi, tout en fustigeant et condamnant « avec la dernière énergie, la violence sous toutes ses formes à l’égard du personnel enseignant du Niger », la dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation dit s’inquiéter « sur le devenir de ce noble métier qu’est l’enseignement en particulier et sur celui du système éducatif nigérien en général ». Mieux, a-t-elle prévenu, « si rien n’est fait pour sécuriser les enseignants dans les prochains jours, nous assisterons, alors, à la descente aux enfers de l’école nigérienne ».
Un forum de réflexion autour des questions éducatives exigé
La Dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation exige ainsi des plus hautes autorités en charge de l’éducation au Niger, « d’accorder une attention particulière à ce phénomène d’insécurité qui ne fait que prendre de l’ampleur, de convoquer sans délai un forum national de réflexion autour des questions éducatives, regroupant l’ensemble des acteurs de l’éducation, de procéder à la démarcation des auteurs, co-auteurs et complices de ces violences en milieu scolaire contre les enseignants, afin de les traduire devant les tribunaux compétents ».
La violence en milieu scolaire visant particulièrement les enseignants est, en effet, un phénomène qui se développe de plus en plus dans les établissements scolaires du Niger. Pour rappel, le 16 mai dernier, un enseignant a été mortellement poignardé par son élève dans la localité de Guidan Alami dans le département de Bouza (région de Tahoua). Dans la même semaine, d’autres enseignants en activité, toujours dans la région de Tahoua, précisément à l’école BOA du chef-lieu de ladite région, ont fait également l’objet d’agression de la part d’un individu armé d’un couteau.
En outre, poursuit la Dynamique, « le jeudi 26 mai 2022, les parents d’une fille, accompagnés d’une horde de bandits, ont attaqué de manière barbare, expéditive et illogique, des enseignantes du bloc scolaire de Zaria dans la ville de Maradi, en plein exercice de leur métier ». A ces cas, s’ajoute le climat d’insécurité lié au terrorisme dans plusieurs localités du pays, « dans lequel de nombreux enseignants ont perdu leurs vies et celles de leurs proches dans des circonstances ignobles », comme le souligne la Dynamique.
Une situation que vient, selon elle, aggraver la violence en milieu scolaire visant les enseignants « déjà meurtris ». Ce qui mérite l’attention des autorités qui ne doivent ménager aucun effort pour assurer un minimum de sécurité aux enseignants pendant qu’il est encore temps.