Niger : vers l’amélioration de la gouvernance des entreprises et établissements publics

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Vers l’amélioration de la gouvernance des entreprises et établissements publics

Du 25 au 27 octobre 2022, le Niger organise un forum national des entreprises et établissements publics. Premier du genre dans le pays, cet événement a pour objet d’analyser les problèmes de gestion des entreprises et établissements publics et de formuler des recommandations en vue d’améliorer leur gouvernance.

Le forum national des entreprises et établissements publics est le résultat d’un diagnostic minutieux sur le rôle des structures étatiques dans la promotion d’une bonne gouvernance économique et financière vertueuse, a indiqué le premier ministre, Ohoumoudou Mahamadou, qui en a présidé l’ouverture.  « Notre ambition est d’améliorer leur gouvernance pour qu’ils soient plus performants, pour qu’ils créent encore plus de richesses et plus d’emplois, et qu’ils fournissent des biens et services nécessaires à l’épanouissement des citoyens », a expliqué le chef du gouvernement.

Au cours de ces assises, les participants auront à examiner, non seulement, les performances de ces entreprises et établissements au cours de la période 2019 à 2021, mais aussi de relever leurs insuffisances et manquements.  « Ce forum, qui se veut un cadre d’échanges et de discussions entre, d’une part les membres du gouvernement et leurs collaborateurs, les organes d’inspection et de contrôle et d’autre part les dirigeants des entreprises et établissements publics, est une occasion unique d’aborder tous les problèmes de gestion des entreprises et établissements publics, de formuler des recommandations en vue d’améliorer significativement leur gouvernance », a déclaré Ouhoumoudou Mahamadou.

Pour le chef du gouvernement, au regard des contextes africain et international qui obligent les entreprises à être compétitives, le gouvernement doit impulser une nouvelle dynamique tant au secteur privé qu’au secteur public. L’objectif est d’assurer la transformation structurelle de l’économie nigérienne dont les entreprises et établissement publics constituent un des segments importants. « Le gouvernement continuera à être très regardant sur les procédures de gouvernance de ces structures », a indiqué le premier ministre avant d’exhorter les organes dirigeants et de supervision à redoubler de compétences et d’initiatives en vue d’améliorer les résultats des exercices à venir.

Des réformes pour pallier les insuffisances

Dans son discours introductif, après avoir rappelé le rôle important des entreprises et établissements publics dans le tissu économique, le ministre des Finances, Ahmat Djidoud, a relevé les insuffisances dont ils faisaient face avant de rappeler les réformes engagées par l’État pour y remédier. Selon lui, les textes de base qui régissaient les entreprises et les établissements publics présentaient un certain nombre d’insuffisances qui portent notamment sur la non-prise en compte de nouvelles catégories d’établissements et la non-précision des modalités de l’exercice de la tutelle financière, du contrôle de performance, d’audit et d’inspection.

Dans son intervention, le ministre des Finances à faire savoir que le Niger, à l’instar de plusieurs autres pays de la sous-région, a fait de la bonne gouvernance un outil efficace permettant d’améliorer la compétitivité ainsi que le climat économique du pays. « C’est à ce titre que l’État du Niger, conscient du rôle important des entreprises et établissements publics dans le tissu économique, a procédé à une importante reforme du secteur, à travers essentiellement la redynamisation du cadre juridique et institutionnel de ces entités », a-t-il indiqué.

En dehors de leurs organes de contrôle internes, a-t-il poursuivi, les entreprises et établissements publics sont soumis au contrôle des structures de l’État, telles que la Haute autorité de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) et la Cour des comptes. « Pour assurer une bonne gouvernance fondée sur le principe de transparence, l’obligation des résultats et de reddition des comptes, la tutelle financière s’est aussi engagée dans un projet de consolidation et d’analyse de toutes les données financières et non financières de ces entreprises en conformité avec la réforme sur le budget programme qui exige que le budget de ces entreprises soit annexé au budget de l’État qui est envoyé à l’Assemblée Nationale ».

Mais il se trouve malheureusement qu’un certain nombre de contraintes freinent ce processus, relève Ahmet Djidoud. Selon lui, il s’agit, entre autres, « de la non-mise en conformité des textes créant certains établissements publics aux dispositions de la loi ; du non-respect des délais réglementaires pour la tenue des Assemblées générales des entreprises ; du non-respect des périodicités de tenue des sessions des conseils d’administration ; du non-respect des mandats d’administrateurs et des Présidents des Conseils d’Administration ; de la non-transmission à temps des résolutions à incidence financière pour approbation par la tutelle financière ; de la non-exhaustivité des données fournies par certaines entités ; et enfin surtout de la non-connaissance des textes qui régissent les entreprises et les établissements publics ».

Au cours du forum, les discussions seront notamment axées sur ces insuffisances afin d’envisager des perspectives en matière de réformes, et assoir une bonne gouvernance dans le secteur des entreprises et établissements publics. L’objectif étant de leur permettre d’accomplir efficacement leurs missions d’intérêt général et de participation au développement socioéconomique du pays.