Le rapporte de l’analyse mensuelle des données de monitoring de protection du mois de septembre 2020 a révélé que plusieurs chefs coutumiers ont abandonnés leur villages sous les menaces des groupes armés non étatiques (GANE).
« Des cas flagrants de violations de droits, notamment le droit à la propriété et à l’intégrité physique à travers les extorsions de bien sous forme de « zakat » et les menaces de mort à l’endroit de personnes qui ne peuvent pas payer, ont été signalés dans certains villages de la région de Tahoua ». C’est ce rapporte parrainé par de l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR), l’Association nigérienne pour le traitement de la délinquance et la prévention du crime (ANTD) et le Comité international pour l’aide d’urgence et le développement.
Le rapport révèle que dans les départements de Tillia et Tahoua (communes rurales de Tebaram et Takanamat), on constate de plus en plus une expansion territoriale des opérations des groupes armés non étatiques (GANE). Plusieurs cas d’incursions suivies de menaces, d’enlèvements de personnes et de prélèvements de « zakat » à grande échelle.
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L’activisme accru des groupes armés non étatiques le long de la bande frontalière avec le Mali a sérieusement impacté l’environnement sécuritaire et de protection dans les communes de Tebaram, Takanamat et Tillia compte tenu de la proximité et de leur position géographique. Plusieurs localités auraient été sommées par ces groupes armés non étatiques de payer la « zakat » ou de quitter leurs villages.
Le rapport nous apprend que de nombreux chefs coutumiers auraient abandonné leurs villages pour s’installer à Tahoua-ville suite aux menaces d’exécution proférées par les GANE qui les accusent de collaborer avec les FDS et les humanitaires. Ledit rapport cite les chefs des villages de : Tebaram, Inelou, Intikan, Inabagargar, Guidan Mili. Des villages situés dans la commune de Tebaram et Takanamat dans le département de Tahoua.
A noter que la région de Tahoua, particulièrement le département de Tillia et de Tassara, sont en proie à une situation sécuritaire inquiétante. Cette zone de prédilection de groupes armés et de trafiquants de tout genre, a été à plusieurs reprises, la cible d’attaques meurtrières menées par des hommes armés non identifiés. Rien qu’au mois de mai 2020 par exemple, le camp de réfugiés d’Intikane, proche de la frontière malienne a fait l’objet d’attaque venant des GANE.