Niger – recrutement controversé à la douane : Réaction du collectif des candidats (Communiqué)

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Les 22 et 23 février 2019, fut organisé par le ministère des Finances,  un concours de recrutement direct des agents des douanes. Aussi bien l’organisation que la  proclamation des résultats dudit concours sont sujettes à controverses.

DE L’ORGANISATION DUDIT CONCOURS

Très tôt, le Syndicat National des Agents des Douanes (SNAD) avait attiré l’attention de la Tutelle (à savoir le ministère des Finances et l’administration douanière) sur la violation du Statut Autonome du Personnel du Cadre des Douanes.

L’argumentaire du SNAD se fonde sur le fait que certaines épreuves annoncées pour le Concours ne sont pas conformes aux programmes de formation des diplômés en douanes. Par conséquent, a noté le syndicat dans une déclaration rendue publique, le 21 février 2019, que l’égalité des chances d’admissibilité des certains candidats aux emplois publics n’est pas garantie.

Aussi, le SNAD membre du comité paritaire (Syndicat-Administration Douanière) en charge de l’organisation dudit concours s’est-il retiré. Ce retrait du SNAD dans l’organisation du Concours est en lui-même une violation de la loi, en ce que le respect du principe du comité paritaire Administration Douanière/SNAD a été ignoré.

DE LA PROCLAMATION DES RÉSULTATS.

La proclamation des résultats fut révélatrice de graves insuffisances dans les délibérations. Des candidats frappés par la limite d’âge, dont les noms figurent sur la liste des dossiers rejetés, se sont retrouvés parmi les admis, ôtant du coup aux résultats toute crédibilité.

Ces violations de la loi et légèretés dans l’organisation du Concours ajoutées aux irrégularités criardes mises en exergue par les médias, preuves à l’appui, ,(précisément le fait de retrouver des candidats non-autorisés au concours frappés par la limite d’âge sur la liste des admis) ont suscité un tollé général d’indignation de l’opinion.

Tout ce qui a amené la Haute Autorité à la Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) à se saisir de ce dossier dans l’optique de faire éclater la vérité.

DES INVESTIGATIONS MENÉES PAR LA HALCIA

Dans son point de presse organisé le 16 août 2019 sur les affaires en investigation au niveau de son institution parmi lesquelles le Concours des douanes, le Président de la HALCIA déclarait : « Pour ce qui concerne le concours des douanes, au stade actuel de l’enquête, nous avons relevé la violation de plusieurs dispositions des textes relatifs à l’organisation des concours de recrutement au sein des différents corps des cadres de douanes.

Ceci a conduit à plusieurs irrégularités, notamment : l’acceptation de certains diplômes en lieu et place du diplôme niveau I section Douanes et régies ; l’acceptation de certains dossiers de candidatures dont les diplômes ne sont pas accompagnés des équivalences ; l’acceptation des dossiers de certains candidats éliminés par la limite d’âge ». Ce qui a conduit la HALCIA a demandé au ministère des Finances « de surseoir au processus d’intégration des candidats déclarés admissibles, jusqu’à l’achèvement des investigations ».

CONCLUSION DE LA HALCIA

Comme quoi, la conclusion à laquelle la HALCIA a abouti dans son communiqué de presse du 30 août 2019 où elle statuait sur l’admission de 102 candidats sur 150 déclarés admissibles par le comité d’organisation dudit concours paraît hâtive et incomplète.

Alors même qu’elle a reconnu dans sa sortie, du 16 août 2019, l’irrégularité relative à l’acceptation des certains candidats éliminés par la limite d’âge, dans le communiqué de presse du 30 août 2019, elle semble avoir ignoré cette pertinente observation en ne déclarant nulle uniquement que l’admission de 48 candidats déclarés admissibles pour avoir présenté de diplômes non requis.

Au demeurant, dans ce communiqué de presse, la HALCIA affirme que « pour l’essentiel (…) les dispositions de la loi 2013-31 du 04 juillet 2013 portant statut autonome du personnel du cadre de douane, modifiée et complétée par la loi n 0 2016-13 du 26 mai 2016 et leurs textes d’application ont été violés dans l’organisation et le déroulement de certains des concours effectués ». Comme quoi, dès à la base, l’organisation du Concours a été faussée.

Comment, dans ces conditions, valider les résultats d’un tel fiasco quand on sait que pour des manquements moindres que ceux-ci, d’autres concours ont été annulés. A titre d’exemple, on peut citer : le concours de recrutement des agents des finances où 429 candidats étaient déclarés admis et même affectés à leurs postes ; le concours de recrutement des agents de santé, où plus de 1000 candidats furent déclarés admis. Au regard de ce qui précède, il est inacceptable et inadmissible qu’un concours truffé de graves irrégularités soient totalement ou partiellement maintenu.

Aussi, nous, candidats audit Concours, réunis en présenté de diplômes non requis. Au demeurant, dans ce communiqué de presse, la HALCIA affirme que « pour l’essentiel (…) les dispositions de la loi 2013-31 du 04 juillet 2013 portant statut autonome du personnel du cadre de douane, modifiée et complétée par la loi n 0 2016-13 du 26 mai 2016 et leurs textes d’application ont été violés dans l’organisation et le déroulement de certains des concours effectués ». Comme quoi, dès à la base, l’organisation du  Concours a été faussée.

Comment, dans ces conditions, valider les résultats d’un tel fiasco quand on sait que pour des manquements moindres que ceux-ci, d’autres concours ont été annulés. A titre d’exemple, on peut citer : le concours de recrutement des agents des finances où 429 candidats étaient déclarés admis et même affectés à leurs postes ; le concours de recrutement des agents de santé, où plus de 1000 candidats furent déclarés admis.

Au regard de ce qui précède, il est inacceptable et inadmissible qu’un concours truffé de graves irrégularités soient totalement ou partiellement maintenu. Aussi, nous, candidats audit Concours, réunis en collectif, demandons son annulation pure et simple et sa reprise dans le respect des dispositions des lois et règlements en vigueur.

C’est ici, pour nous, l’occasion de rappeler les dispositions pertinentes de la constitution de la 7ème République en ses articles 8 et 11 (« La République du Niger est un Etat de droit… » ; « Tous les Nigériens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs… » ; « La personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger… »), que les autorités au premier rang desquelles, le Président de la République, ont l’obligation de faire respecter.

Nous appelons donc à l’arbitrage du Chef de l’Etat, le Premier Magistrat du pays qui a fait le serment sur le Saint Coran, le Livre Saint de sa Confession, entre autres, de « respecter et faire respecter la Constitution que le Peuple s’est librement donnée », et « de respecter et défendre les droits et libertés des citoyens » afin que ce Concours des plus irréguliers tant dans son organisation, son déroulement et ses résultats soit carrément annulé et repris dans le respect des lois en vigueur et dans la transparence.

Valider ce Concours, c’est créer un précédent grave aux conséquences incalculables pour l’administration nigérienne qui continue à souffrir de la concussion, du népotisme, bref de tous les maux qui minent le développement et les efforts de redressement du pays.

Fait à Niamey le 9 septembre 2019, le collectif.