Niger : plus de 5.000 cas de faux transferts d’élèves découverts à Niamey dans les établissements publics (DREN)

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(Image d'illustration)

Au Niger, le secteur éducatif n’est pas épargné par des cas de corruption, de concussion et d’usage de faux. Selon la Direction régionale de l’éducation nationale (DREN), plus de 5.000 cas de faux transferts d’élèves ont été découverts dans les établissement publics de la région de Niamey depuis la rentrée académique 2021-2022.

Lors de son investiture en avril 2021, le chef de l’Etat nigérien, Mohamed Bazoum, a promis de faire de l’éducation sa priorité, mais aussi de mener une lutte, sans merci, contre la corruption. Cependant, force est de constater que les mauvaises pratiques dans lesquelles végétait le pays, le long des dix ans de règne de son prédécesseur, continent d’être constatées çà et là. Le secteur prioritaire de Mohamed Bazoum et de son chef de gouvernement n’est pas épargné et continue ainsi de souffrir de la légèreté, la négligence et surtout la cupidité de certains responsables.

En effet, dans la seule région de Niamey, plus de 5.000 cas de faux transferts d’élèves quittant les établissements privés pour ceux publics ont été découverts par la DREN courant l’année académique 2020-2021. « Il y’a plusieurs cas de figure des enfants qui ne peuvent pas payer au privé et qui se retrouvent au public moyennant quelques sommes d’argent. Des enfants qui sont au public, qui ont redoublé et qui changent d’établissements … Par exemple un enfant qui entre en 6ème a le droit de redoubler une seule fois. Mais, s’il redouble une deuxième fois, ils essayent (l’élève et/ou ses parents – NDLR) de tricher, le chef d’établissement ne doit pas accepter des choses comme ça ; l’inspecteur non plus », a indiqué, ce 06 janvier 2022, le Directeur régional de la DREN de Niamey, Mahaman Boukar Kolimi, cité par le « Studio Kalangou ».

« Compte tenu d’un certain nombre d’informations et de constats, nous nous sommes vraiment permis de contrôler la régularité des inscriptions et des transferts au niveau de notre région. Malheureusement, nous avons découvert des pratiques frauduleuses et nous avons découvert plus de 5.000 cas de faux transferts », révèle Mahaman Boukar Kolimi. Selon la DREN, il existe un dispositif qui permet légalement de passer du privé au public. « Il y’a ce dispositif, mais il est bien connu et il ne se fait pas n’importe quand et n’importe comment », a-t-il déclaré.

A noter que c’était à l’issue de la première réunion annuelle des cadres du ministère de l’Education nationale, tenue du 27 au 30 décembre 2021, à Dosso, que les autorités en charge de l’éducation ont pris des résolutions permettant à chaque région de contrôler ses effectifs au niveau des secteurs pédagogiques. Face aux recrutements irréguliers des élèves, il a été recommandé, au cours de cette rencontre, la poursuite de l’assagissement des effectifs des élèves des établissements scolaires, la mémorisation et la centralisation des documents de passage, redoublement, exclusion et leur partage au niveau des régions.

Ces pratiques frauduleuses au niveau du secteur éducatif ne peuvent que tuer le système souffrant déjà depuis des années. En témoigne la baisse de niveau des élèves, tant au niveau scolaire qu’universitaire. Mais, étant donné que l’impunité semble être le mode de correction des coupables de la mal-gouvernance au Niger, comme d’ailleurs cela a-t-il été démontré dans l’affaire dite du ministère de la Défense nationale, beaucoup d’autres secteurs risquent de continuer de souffrir de la mauvaise gestion avec comme pilier principal la corruption.