Niger : l’opposition appelle à une amélioration urgente de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays

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Un agent des FDS qui sécurise les populations locales réunies autours d'un point d'eau / Niger (image d'illustration)

Dans un communiqué de presse le 30 mars 2022, la coalition des partis de l’opposition a dressé un sombre tableau de la situation sociopolitique et sécuritaire du pays, notamment la dégradation du climat sécuritaire, la détérioration des conditions de vie des populations ainsi que la violation des droits individuels et collectifs. Elle appelle le Gouvernement à une amélioration urgente de la situation.

Au Niger, la situation sociopolitique et sécuritaire préoccupe les forces politiques de l’opposition, réunies au sein de la coalition CAP20-21, ACC, FRC et alliés. Dans leur communiqué, elle a évoqué la mort récente de plusieurs civils et militaires nigériens, perpétrés par des éléments des groupes terroristes. « Il est impérieux que le régime prenne, enfin, toutes les mesures idoines pour ramener la paix, la sécurité et la quiétude sociale dans notre pays », a déclaré la coalition des partis de l’opposition.

Aussi, a-t-elle souligné, l’urgente nécessité pour le gouvernement d’envisager, avec les pays voisins aussi victimes du terrorisme, une stratégie de lutte commune et de « mette fin à la perpétuelle fuite en avant dont il est passé maitre et cesse ses déclarations attentatoires aux règles de bienséance entre voisins ». « De telles pratiques sont contraires aux normes communément admises dans les relations diplomatiques entre Etats », estime l’opposition.

S’attaquer aux causes de la paupérisation

S’agissant de la détérioration des conditions de vie des populations, l’opposition a évoqué la flambée sans précédent du prix des produits de première nécessité sur l’ensemble du territoire national. Selon la coalition des partis de l’opposition, cette flambée des prix intervient « dans un contexte marqué par un déficit alimentaire inégalé dans l’histoire récente de notre pays » et « aggrave davantage les conditions de vie déjà précaires des populations » à la veille même du mois béni de Ramadan. En outre, le phénomène de la mendicité constitue, pour l’opposition, un « phénomène révélateur de la misère endémique qui frappe le Niger ».

« Nous demandons aux autorités en place de prendre toutes les dispositions nécessaires et urgentes pour assurer la réinsertion des populations déplacées une fois ramenées chez elles et de s’attaquer aux causes profondes de la paupérisation constante qui est à la base de cette émigration incessante dont le régime persiste à attribuer la responsabilité aux seuls passeurs clandestins afin d’en exonérer les onze (11) années de mal-gouvernance du régime dit de la renaissance », ont déclaré les partis de l’opposition.

Libérer les prisonniers politiques

L’autre point important du communiqué de l’opposition, c’est la « confiscation des libertés individuelles et collectives ». Selon la coalition, cette confiscation se matérialise par « les harcèlements permanents de toutes natures exercés sur les citoyens dont le seul tort est de penser différemment des gouvernants ; l’interdiction systématique des manifestations pacifiques aux organisations de la société civile et aux partis politiques ». Cela, « en violation flagrante des lois et règlements de la République et des recommandations pertinentes du Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association ».

« Des interpellations nombreuses et illégales de citoyens se poursuivent également sur des bases de complots allégués, mais jamais judiciairement prouvés, tout comme persiste une justice sélective qui accorde l’impunité aux tenants du régime et à leurs alliés et détient arbitrairement en prison d’autres citoyens dont le seul tort est d’avoir exercé leurs droits constitutionnels d’expression et de manifestation pacifique », relève le communiqué de presse de l’opposition.

A cet égard, la coalition CAP20-21, ACC, FRC et Alliés exige la libération sans condition de tous les prisonniers politiques, arrêtés dans le cadre des manifestations postélectorales du février 2021, dont le leader du parti MODEN/FA Lumana-Africa, Hama Amadou, le général à la retraite Moumouni Boureima et le colonel des Douanes à la retraite Seydou Tahirou Mayaki.