C’est à travers une conférence de presse, tenue à la maison de la presse de Niamey, que la plateforme franco-africaine « Médias & Démocratie » (M&D) a annoncé, ce lundi 17 mai, la création à Niamey au Niger de « Médias & Démocratie-Sahel » (M&D-Sahel). Cette antenne, entrant dans le cadre du déploiement de la plateforme sur le continent africain, va couvrir l’ensemble des pays du Sahel.
La conférence de presse annonçant la bonne nouvelle pour l’avenir du journalisme au Niger en particulier et en Afrique en général, a été co-animée par le fondateur et Directeur exécutif de M&D, Olivier Piot et le Directeur de publication du journal « L’Événement-Niger », Moussa Aksar. Elle a été marquée par la présence du Directeur général de l’Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication (IFTIC) qui est l’un des partenaires clés du M&D-Sahel, du représentant de l’Ambassadeur de France au Niger, de l’ancien Président du Conseil supérieur de communication (CSC), Abdourahmane Ousmane, d’un nombre important des journalistes mais aussi des étudiant de l’IFTIC.
Une plateforme de journalistes citoyens
M&D est une plateforme citoyenne indépendante, créée par des journalistes professionnels français et africains, qui se veut comme une organisation de la société civile, suivant la logique selon laquelle quand on est journaliste, on est aussi citoyen. Elle a pour objectif d’accompagner les journalistes européens et africains dans leur métier et leur permettre de collaborer et échanger des expériences et réflexions orientées sur les enjeux éthiques, sociétaux et technologiques auxquels fait face leur profession. Mais aussi de recentrer le métier du journalisme qui est le quatrième pouvoir en défendant et renforçant la liberté de la presse et en veillant sur la marche vers la transition et la construction démocratique comme le sous-entend sa devise qu’est : « Il n’y a pas des médias libres sans démocratie, mais il n’y a pas de démocratie sans médias indépendants ».
Selon son Directeur exécutif, Olivier Piot, la plateforme M&D fonctionne comme un média. Elle est dirigée par un comité de pilotage qui compte aujourd’hui 20 journalistes professionnels dont 13 africains (6 du Maghreb et 7 d’Afrique Subsaharienne) et 7 européens. Toujours selon Olier Piot, jusqu’aujourd’hui, la plateforme a déjà formé 200 journalistes africains dont quatre (4) journalistes nigériens de la presse publique et privée du Niger. Dans un message transmis par Olivier Piot, Stéphane Lepoittevin, Président de M&D, a indiqué que « d’ici quelques mois, de jeunes journalistes nigériens se rendront à Tunis, Nouakchott, Bordeaux et Marseille (…) pour échanger avec leurs confrères français et africains ».
C’est dans le souci de maximiser l’accompagnement des journalistes à travers des formations sur divers axes et de renforcer les liens de collaboration entre les journalistes africains et européens que M&D a jugé utile de créer au Sahel une antenne qui sera dirigée par l’éminent journaliste d’investigation et Président de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’ouest (CENOZO), Moussa Aksar. Le Niger est ainsi le premier pays de l’Afrique subsaharienne où M&D s’installe, et M&D-Sahel sera le premier bureau en Afrique de M&D qui compte déjà 5 bureaux en France.
Un partenariat multidimensionnel
Le bureau de M&D-Sahel fonctionnera en partenariat avec l’IFTIC, la Maison de la presse, l’Ambassade de France au Niger, les médias publics et privés du Niger et certainement avec d’autres partenaires qui viendront dans l’avenir pour accompagner les journalistes afin qu’ils soient mieux préparés à bien mener leur travail dans la sérénité.
« Ce travail, on veut le faire avec des journalistes, des étudiants en journalismes, des lycéens aussi qui pourraient, demain, avoir envie de devenir des journalistes au Niger ; mais on essayera de faire venir ces confrères et consœurs en France, à Tunis à Nouakchott. On essayera aussi de faire venir d’autres journalistes africains (du Bénin, du Burkina Faso, du Tchad, du Togo, du Sénégal, etc.) à Niamey pour, peut-être, faire une plateforme de formation », a annoncé le fondateur de M&D.
Pour le président de M&D-Sahel, Moussa Aksar, cette plateforme « va former des journalistes pour qu’ils soient aptes au combat, et qu’ils se disent qu’ils ne sont pas seuls, à travers la création des réseaux des journalistes afin qu’ils puissent s’entraider ». Le Directeur Général de l’IFTIC, Amadou Sahadou Illiassou, quant à lui, estime que la création de M&D-Sahel cadre parfaitement avec la préoccupation des autorités nigériennes « qui veulent que le Niger soit le pôle de référence pour toute activité, de quelle que nature qu’elle soit, en Afrique et pourquoi pas dans le monde ». C’est pourquoi il se réjouit que cette antenne s’installe au Niger.
Déjà un agenda à l’horizon 2022
Selon Olivier Piot, il y’a un agenda qui se met déjà en place et qui sera une occasion pour les journalistes nigériens et, au-delà, africains de profiter de plusieurs opportunités via M&D-Sahel. En effet, explique-t-il, il aura deux éditions de M&D l’une à Tunis et à Bordeaux en octobre 2021 et l’autre entre Nouakchott et Marseille en mars 2022.
Un autre agenda important, toujours selon Olivier Piot, est que M&D et CENOZO s’associent pour créer la première édition du Prix africain du Journalisme d’Investigation Norbert Zongo (PAJI-NZ) qui sera un prix panafricain qui aura lieu pour la première fois en novembre 2021 à Dakar, au Sénégal, puis continuer chaque année dans une capitale africaine différente.
« Le but de ce prix, c’est de saluer, promouvoir, encourager et protéger le travail des journalistes d’investigation sur le continent en partenariat avec, la région Nouvelle Aquitaine (France), Reporters sans frontières, TV5 Monde, Le Monde Afrique puis le journal L’Événement Niger, Inkyfada en Tunisie, Ouestaf, Premium Presse et d’autres partenaires à venir, notamment les services de différentes ambassades de France qui sont en Afrique et qui sont déjà des partenaires de M&D », a expliqué Olivier Piot.
L’annonce de l’installation de l’antenne M&D-Sahel à Niamey représente une opportunité pour les journalistes de la région sahélienne. Les participants de la conférence de presse, particulièrement les acteurs des médias, n’ont pas caché leur joie. Ils ont eu à formuler des suggestions notamment sur l’accompagnement des journalistes qui sont déjà sur le terrain pour qu’ils puissent produire des articles de qualité. Ils ont également suggéré l’élargissement du partenariat vers d’autres organisations.
