Mali : le Conseil de sécurité se dit encouragé par les progrès et attend la fin de la transition

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Col Assimi Goita, Président du Comité national pour le salut du peuple - Mali / @CNSP

Au terme de sa visite au Mali, dimanche, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit « encouragé par les progrès réalisés par le Mali en dépit des nombreuses difficultés rencontrées ».

« Nous attendons à présent avec impatience, la fin de la période de transition qui doit aboutir à la tenue d’élections », a déclaré lors d’une conférence de presse à Bamako, l’Ambassadeur du Kenya auprès de l’ONU, Martin Kimani. La délégation du Conseil est arrivée dans le pays sahélien samedi, afin de porter un message de solidarité et de tenir des rencontres importantes, avec les différents acteurs : la société civile, les signataires de l’Accord de paix, le Gouvernement, le Président de la transition et la MINUSMA.

Le Mali, qui a connu deux coups d’Etat en neuf mois, en août 2020 et en mai 2021, est confronté à une insécurité persistante dans le nord et le centre du pays marquée par la menace d’attentats terroristes. Les militaires au pouvoir se sont engagés auprès des partenaires internationaux à rendre le pouvoir aux civils et à organiser des élections nationales en février 2022, à l’issue d’une transition limitée à 18 mois.

La « soif de réformes de l’Etat » 

M. Kimani, qui préside actuellement le Conseil, a affirmé qu’il avait été « été frappé par la soif de réformes de l’Etat, exprimée par la population » et que la délégation avait « rappelé la nécessité d’avancer sur la voie de la transition tel que prévu dans le respect des aspirations et des besoins de l’ensemble de la population ». Aussi, il a précisé que les Quinze sont « attachés à la mise en œuvre de l’Accord de paix et à la stabilisation du Centre du pays », qui figurent parmi leurs objectifs.

« En tant qu’Africain » l’Ambassadeur kenyan a dit comprendre « la lutte que mène le Mali, qui est une lutte non seulement pour le pays, mais pour l’ensemble du continent africain ». Il a soutenu que « les jeunes doivent savoir qu’ils ont un avenir, que l’avenir qui les attend va être meilleur ». « Vous êtes en effet la population la plus jeune, la plus énergique au monde et vous avez compris les difficultés de votre pays », a dit M. Kimani, les appelant à s’unir « pour relever ces défis et en venir à bout ».

La paix pour le Mali c’est bien pour le Sahel

Pour sa part, l’Ambassadeur nigérien Abdou Abarry, qui a co-conduit la mission aux côtés de M. Kimani et de son homologue français, Nicolas de Riviere, a rappelé que pour les membres du Conseil de sécurité « la paix, la stabilité et la sécurité du Mali, c’est bien pour le Mali, mais c’est bien pour l’ensemble de la sous-région ». « Le Mali est un verrou dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel et une victoire du Mali contre ces hordes de terroristes qui violent, qui pillent, qui tuent, c’est également une victoire pour l’ensemble de la sous-région », a soutenu M. Barry.

« La meilleure transition, c’est la transition la plus courte », a ajouté le diplomate nigérien, soulignant que tout impératif de réforme devrait « aller avec la détermination d’un calendrier qui soit prévisible, conformément aux décisions qui ont été prises par la CEDEAO pour que très rapidement, le peuple malien choisisse démocratiquement et librement ses dirigeants ».

« La bonne réponse doit avant tout être politique »

Nicolas de Rivière, le Représentant de la France auprès des Nations Unies, s’est félicité de la visite, estimant que le Conseil de sécurité « aura appris pas mal de choses depuis hier » et que le Mali demeure « confronté à des difficultés majeures… à commencer par le défi sécuritaire ». « Comme dans beaucoup de crises de ce type, la réponse sécuritaire est évidemment nécessaire, mais elle n’est pas suffisante », a affirmé M. de Riviere, ajoutant que « la bonne réponse doit avant tout être politique » et citant l’Accord de paix d’Alger signé en 2015.

 « La priorité doit certainement être, de part et d’autre, de relancer une véritable dynamique politique de réconciliation inter malienne, de retour dans l’Etat, dans les zones en déshérence afin de répondre aux attentes des populations et de ramener la paix partout dans le territoire », a déclaré l’Ambassadeur français, invitant les autorités maliennes à tenir leurs engagements et organiser les élections « dès que cela sera possible » pour mettre un terme à la transition.

Enfin, M. de Riviere a qualifié de « formidable » le travail effectué par la MINUSMA, la mission de paix onusienne créée en 2013, qui est « probablement maintenant la plus grosse opération de maintien de la paix, que ce soit en termes de sécurité, d’aide à l’Etat de droit, de coopération ». Il a soutenu que la MINUSMA jouait « un rôle absolument primordial pour aider le Mali » et qu’il fallait l’aider et la renforcer « notamment pour lui donner une présence accrue dans la région du Centre, qui est actuellement celle qui est la plus menacée par les groupes terroristes ».

La France et les Nations Unies « sont prêtes à le faire, en liaison avec les autorités maliennes si elles le souhaitent », a affirmé le diplomate français.

ONU Info