Arrêté puis conduit au camp militaire de Kati dans la soirée du 18 août 2020, le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a annoncé tard dans la nuit sa démission ainsi que la démission du Gouvernement et la dissolution du Parlement. Un coup de force de l’armée qui appelle à une transition politique civile conduisant à des élections.
« Pendant sept ans, j’ai eu le bonheur et la joie d’essayer de redresser ce pays du mieux de mes efforts… À chaque moment sa vérité. Si aujourd’hui, il a plus à certains membres de l’armée de mettre fin à ma mission, je l’accepte car je ne souhaite pas voir le sang malien coulé. Je proclame la dissolution de l’Assemblée nationale et le gouvernement. », a déclaré le désormais ancien sur les ondes de la télévision malienne.
Pour beaucoup d’observateurs, le scénario était prévisible. Depuis sa réélection, le président Keïta faisait face à une fronde sociale qui réclame sa démission ainsi que celle de son gouvernement. Il est accusé, même dans l’armée, de mauvaise gouvernance, de détournement de deniers publics et d’incapacité à trouver de solutions adéquates à la crise sécuritaire qui secoue le pays depuis plusieurs années. Les différentes missions de bons offices ont échoué face à la colère du peuple.
Mais après ce scénario, des interrogations subsistent : Déjà qu’on apprend que les militaires appelle à une transition politique civile conduisant aux élections, cette transition sera-t-elle confiée au Mouvement populaire du M5-RFP ? Comment l’armée va-t-elle se comporter pendant la transition ? Les nouveaux acteurs politiques du pays qu’ils soient civils ou non auront-ils le soutien de la communauté internationale ? Que fera la mission Onusienne de la MINUSMA présente dans le pays depuis 2013 ? Quelle sera la responsabilité du peuple pour opérer le changement auquel il aspire ?