Statuquo de la crise sociopolitique au Mali. Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a rejeté en bloc les propositions de sortie de crise de la mission de la CEDEAO. Il exige la démission d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK) de ses fonctions de président de la République pour incapacité à redresser le Mali, plongé dans une crise sécuritaire, sociale, politique et sanitaire sans précédant.
Les prochains jours s’annoncent chaud au Mali. La mission de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est repartie de Bamako sans trouver un accord entre les protagonistes de la crise. Bien que le président IBK soit prêt à céder quelques parcelles de pourvoir pour une sortie rapide de crise, l’opposition elle est restée intransigeante. Elle a rejeté la proposition du maintien au pouvoir du président IBK et de la formation d’un gouvernement d’union nationale avec à sa tête un premier ministre consensuel.
Selon un communiqué du M5-RFP en date du 17 juillet 2020, les propositions de sortie de crise de la mission de la CEDEAO sont des arrangements qui violent la Constitution malienne, et qui ne tiennent aucunement compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs que la gouvernance du président Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et Démocratie. « La Délégation du M5-RFP se démarque des propositions de solutions de la Mission de la CEDEAO qui ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du Peuple malien », a indiqué le communiqué.
Ibrahim Boubacar Keïta poussé à la démission
Le M5-RF exige la démission pure et simple du chef de l’Etat malien et de son régime. C’est d’ailleurs la posture qu’elle dit avoir adopté tout au long des discussions avec la mission de la CEDEAO. « Tout au long des discussions, la délégation du M5-RFP a réitéré ses demandes formulées dans différentes déclarations, dont notamment la démission de M. Ibrahim Boubacar Keita des fonctions de président de la République avec son régime corrompu. Cette exigence de démission est fondée sur l’incapacité avérée de M. Ibrahim B. Keita à redresser le Mali, sa gouvernance ayant conduit à la perte de l’intégrité territoriale et à la dislocation de l’unité nationale, sa perte de légitimité, les violations graves des droits et libertés », peut-on lire dans le communiqué du M5-RFP.
Dans ce même communiqué, le M5-RFP dénonce les massacres perpétrés par les forces antiterroristes (FORSAT) contre des manifestants aux mains nues jusque dans les lieux de culte. A ce titre, il a exigé l’ouverture prioritaire et immédiate d’enquêtes judiciaires en vue de poursuites contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries (23 morts par balles), des centaines de blessés également par balles et d’autres exactions commises, ainsi que la libération de l’Honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition. Par ailleurs, le M5-RFP appelle le Peuple à demeurer mobilisé et déterminé, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens.