Alors que les tensions entre le Mali et la France sont toujours aussi vives, Paris devrait annoncer la fin de l’opération Barkhane au Mali la semaine prochaine lors d’un sommet avec quelques dirigeants d’Afrique de l’ouest et d’Europe.
Selon les informations rapportées par Africa Intelligence, le président français Emmanuel Macron entend tenir une réunion avec les dirigeants ouest africains en marge du sommet UA/UE qui se tiendra le 17 février prochain. La rencontre qui connaîtra la présence à Paris des présidents mauritanien, tchadien, nigérien et sénégalais, devrait avoir pour seul sujet, la situation au Sahel et l’avenir de la force Barkhane. Elle devrait se tenir le 16 février, à la veille du sommet UA/UE.
Macron a également invité d’autres chefs d’Etat ouest africains à la rencontre de Paris parmi lesquels le président ghanéen Nana Akufo-Addo. Il pourrait y avoir aussi les dirigeants Ivoiriens, béninois et togolais lors de ce sommet improvisé où seront également présent, les responsables de l’UE et les dirigeants des pays membres de la force Takuba au Sahel.
Le président français Emmanuel Macron profitera donc de ce sommet pour annoncer la fin de l’opération militaire française Barkhane au Mali. Il fera, selon les informations, une déclaration conjointe avec l’UE et expliquera que la situation très compliqué avec les autorités malienne ne permet plus de poursuivre les opérations au Sahel à partir du Mali, et donc les forces françaises vont quitter le pays.
Cependant, la fin de l’opération Barkhane au Mali ne signifie pas la fin de la présence militaire française en Afrique de l’ouest. Selon les informations, alors que l’opération de retrait des forces françaises prendra plusieurs mois, Paris devrait entamer des négociations pour un repositionnement stratégique de ses forces un peu partout en Afrique de l’ouest. Le Niger et la Côte d’Ivoire ont déjà été briefés sur la question lors des visites de la ministre française des armées à Niamey et du chef d’Etat-major des armées de France en Côte d’Ivoire.
Aussi, la France entend également traiter avec d’autres pays ouest africains pour renforcer leur dispositif sécuritaire contre le terrorisme. Cela suppose une sorte de redéploiement des forces qui quitteront le Mali vers d’autres régions. Selon les rapports, le Bénin et le Togo pourraient être les deux pays visés par la France pour son redéploiement. Le Burkina Faso était également en ligne de mire de Paris mais avec les militaires au pouvoir désormais, cela pourrait être compliqué.
Notons que la fin de l’opération française Barkhane au Mali laisse penser que l’avenir de l’opération européenne Takuba initiée par paris, ne tient donc qu’à un fil. Les Européens pourraient également décidé de quitter le pays sous l’impulsion de la France. Paris n’ayant pas apprécié l’affront de Bamako, voudra tout faire pour rendre la tâche difficile aux autorités de transition en convainquant les européens qui hésitent déjà, à quitter le pays. Ces derniers s’étaient d’ailleurs réunis à travers leur ministre de la défense vendredi, pour évoquer le sujet.