Le Niger tourne le dos à la françafrique en purgeant la capitale des noms de rues et monuments évoquant la France  

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L’ancienne colonie française du Niger a purgé la capitale du pays des noms de rues évoquant son maître colonial, dans un contexte de déclin continu du système de la Françafrique qui liait auparavant la France à plusieurs de ses anciennes colonies.

La junte au pouvoir, dirigée par le général Abdourahamane Tchiani, qui a renversé le précédent gouvernement l’an dernier, a pris de nombreuses mesures pour séparer le pays de l’ancienne puissance coloniale. Elle a expulsé les troupes de Paris de la région et réduit les relations diplomatiques.

Aujourd’hui, même les noms français sont en voie d’être supprimés. Le 15 octobre, les chefs militaires ont annoncé qu’ils allaient rebaptiser plusieurs axes routiers importants de la capitale Niamey dans le cadre de la décolonisation.

« La plupart de nos avenues, boulevards, rues… portent des noms qui rappellent simplement les souffrances et les brimades endurées par notre peuple pendant l’épreuve de la colonisation », a déclaré le porte-parole de la junte, le colonel-major Abdramane Amadou, aujourd’hui ministre de la Jeunesse. « Cette avenue qui portait le nom du général Charles de Gaulle s’appelle désormais avenue Djibo Bakary », a-t-il poursuivi. Bakary était une figure clé de la lutte pour l’indépendance du pays.

Les monuments de la capitale n’étaient pas non plus en sécurité. Le haut responsable militaire a annoncé que le principal monument de la ville dédié aux victimes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale allait être rebaptisé « Bubandey Batama », ce qui signifie « à nos morts » en djerma. Cette décision visait à rendre « hommage à toutes les victimes civiles et militaires de la colonisation à nos jours ».

Un autre monument qui représentait l’explorateur et chef militaire français Parfait-Louis Monteil a été entre-temps refait pour représenter le révolutionnaire panafricain Thomas Sankara. Un ancien centre culturel franco-nigérien, devenu depuis un établissement culturel exclusivement nigérien, a quant à lui été baptisé du nom du cinéaste local Moustapha Alassane.

Avec Signal De Bruxelles

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