La Guinée répond aux menaces de la CEDEAO: « On n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat »,

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Lors de son sommet extraordinaire tenu vendredi à Accra au Ghana, la CEDEAO a évoqué la situation de la Guinée et a donné un ultimatum aux dirigeants du pays pour proposer un calendrier de transition. Cette injonction a irrité Conakry qui a répondu à l’organisation.

Les dirigeants guinéens ont exprimé leur mécontentement face aux injonctions de la CEDEAO de présenter un calendrier de la transition avant fin avril. Ils ont également souligné qu’ils étaient déçus du fait que la CEDEAO les menace de sanctions si cela n’était pas fait. « Des sanctions individuelles seront infligées aux membres du gouvernement et du Conseil national de transition », a menacé l’organisation. En réponse la Guinée a pondu une déclaration faisant comprendre que l’a CEDEAO commence à verser vers le diktat.

« Nous sommes déçus, parce que la Guinée continue d’avancer au rythme de son peuple. Le CNRD (la junte au pouvoir, ndlr) et le gouvernement ont posé des actes qui sont de nature à aller dans le sens de la sortie de la transition. Ces actes sont pour l’instant très positifs et encourageants. Et la CEDEAO doit aussi comprendre qu’on n’évolue pas vers la démocratie sous le diktat. Il faut absolument que la CEDEAO comprenne la situation de la Guinée », a indiqué le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.

Dans la suite de la déclaration, le porte-parole a appelé la CEDEAO à « ne pas considérer la Guinée comme un pays en guerre ou un pays en crise. Ce sont les crises qui ont abouti à la situation actuelle. Donc, il ne faut pas que la CEDEAO aussi, dans ses prises de position, renforce la méfiance entre les acteurs en Guinée. Ce qui est important, c’est que la CEDEAO doit être à l’écoute des institutions, à l’écoute des peuples. Ce qui n’a jamais été le cas ».

« Ces dernières années, elle ne s’est pas distinguée par la démocratie, elle ne s’est pas distinguée par les exigences en termes d’Etat de droits », estime Conakry. « L’Etat guinéen travaille dans ce sens-là, sans aucune pression, sans aucune forme d’injonction. Et nous continuons à poser les actes avec un objectif ultime de finir la transition dans de très bonnes conditions et de permettre à la Guinée de tourner cette page et d’installer à sa tête, les gens que la majorité a choisis », déplore Ousmane Gaoual Diallo.