La France suspend son aide au développement au Mali

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La France suspend son aide au développement au Mali, trois mois après avoir finalisé son retrait des forces anti-jihadistes du pays, suite à l’embauche présumée par Bamako de paramilitaires du groupe russe Wagner, a annoncé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

« Compte tenu de l’attitude du chef de la junte malienne, allié aux mercenaires russes de Wagner , nous avons suspendu notre aide publique au développement au Mali », a déclaré une source du ministère.

Mais la France maintiendra son aide humanitaire ainsi que le financement des « organisations de la société civile », a indiqué la source.

Les relations entre la France et son ancienne colonie se sont détériorées depuis un coup d’État militaire il y a deux ans, et la nouvelle junte dirigée par Assimi Goita a évité Paris en faveur de relations plus approfondies avec la Russie – bien que son gouvernement nie avoir engagé Wagner.

La France a répondu cette année en retirant les forces de son opération Barkhane pour aider cinq pays du Sahel à combattre les insurrections islamistes, et a depuis annoncé un examen stratégique de sa présence militaire en Afrique de l’Ouest.

L’agence française de financement du développement AFD a accordé au Mali des subventions totales de 310 milliards de francs CFA (488 millions de dollars) entre janvier 2013 et septembre 2017, selon les chiffres publiés sur le site Internet de l’ambassade de France au Mali.

Les groupes d’aide et les ONG ont averti que la réduction du financement pourrait avoir des effets dévastateurs sur les efforts visant à réduire la pauvreté de millions de personnes.

Plusieurs associations caritatives, dont Médecins du Monde et Handicap International, ont averti le président français Emmanuel Macron que 7,5 millions de Maliens avaient besoin d’aide, « plus de 35% de la population du pays ».

« La fin de ce financement va arrêter des activités essentielles, voire vitales… pour venir en aide aux communautés pauvres et vulnérables », ont-ils écrit cette semaine dans une lettre vue par l’AFP.

Avec AFP