L’armée française, qui a dirigé le groupe de travail Takuba, a annoncé vendredi qu’elle avait officiellement mis fin à ses travaux jeudi. Cette décision était liée à la décision de la France plus tôt cette année de retirer ses troupes du Mali après neuf ans d’avoir aidé les forces maliennes à combattre les extrémistes violents qui avaient menacé de prendre le pouvoir.
La force Takuba était composée de plusieurs centaines de soldats des forces spéciales de 10 pays : Belgique, République tchèque, Danemark, Estonie, France, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal et Suède. Il visait à former et à protéger les forces combattantes maliennes.
Malgré le retrait, l’armée française a qualifié la force de « succès stratégique et tactique » et d’exemple de « ce que les Européens sont capables de réaliser ensemble dans des environnements de sécurité complexes », affirmant que les leçons tirées de Takuba pourraient être utilisées dans de futures opérations conjointes.
En annonçant son retrait, la France a accusé les autorités maliennes de négliger la lutte contre les extrémistes islamistes. La France maintient une présence militaire dans les pays voisins d’Afrique de l’Ouest menacés par la violence extrémiste.
Le départ de la force européenne intervient après que le Conseil de sécurité de l’ONU a voté mercredi le maintien de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Mali, tout en condamnant ses dirigeants militaires pour avoir utilisé des mercenaires accusés d’avoir commis des violations des droits de l’homme et humanitaires.
La Russie et la Chine se sont abstenues de la résolution rédigée par la France, qui prolonge le mandat de la mission jusqu’au 30 juin 2023, avec son plafond actuel de 13 289 militaires et 1 920 policiers internationaux. La junte malienne, qui a pris le pouvoir en août 2020, s’est rapprochée de la Russie alors que Moscou cherchait à nouer des alliances et à gagner en influence en Afrique.
Les insurgés restent actifs au Mali et les groupes extrémistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique se sont déplacés du nord aride vers le centre du Mali, plus peuplé, attisant l’animosité et la violence entre les groupes ethniques de la région. Cependant, les forces maliennes sont montées en puissance et sécurisent plusieurs localités du pays.(AP)