Depuis le 1er août 2022 au Niger, le prix du litre du gasoil à la pompe a connu une hausse de plus de 24%. Une situation qui fait réagir des organisations de la société civile et des syndicats des transporteurs qui appellent à une journée de protestation.
Le 31 juillet 2022, le ministère nigérien du Commerce a annoncé le « réajustement » du prix du litre de gasoil à la pompe. Vendu à 538 francs cfa, le prix du litre du gasoil est passé à 668 francs cfa, soit une hausse de 130 francs cfa. Ce nouveau prix mis en vigueur dès le 1er août 2022 n’est du goût des acteurs de la société civile et des syndicats de transporteurs. Ils l’ont fait savoir ce 03 août 2022 lors d’une déclaration de presse à Niamey.
Soulignant une « opacité qui entoure la gestion des ressources naturelles, notamment celle du pétrole », les organisations ont indiqué l’absence d’une « explication rationnelle » ou une « lumière » sur les pénuries répétitives et continues du gasoil et du gaz domestique au Niger. Ainsi, elles estiment que cette hausse « profite presque exclusivement à la SONIDEP et au Fonds de l’Energie », du fait que le prix de cession à la SORAZ et les impôts n’ont connu aucune variation sur le prix du litre de gasoil.
Dans leur déclaration, les organisations disent rejeter catégoriquement la hausse du prix du gasoil en raison de répercussions directes que celle-ci engendrera sur les coûts des produits de grandes consommations et de premières nécessités, dans un pays où les populations à faibles revenus sont déjà confrontées à la cherté de la vie résultant de la situation économique mondiale liée à la guerre en Ukraine.
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Les organisations signataires de la déclaration ont indiqué avoir décidé de lancer « Le mouvement M62 : Union Sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple » et « la semaine de la Digité » à compter de ce 03 août. Ces deux mouvements ont pour objectif de mener de campagnes de sensibilisation à l’endroit des populations « sur les conséquences de cette mesure [hausse du prix du litre de gasoil – NDLR] et le rôle individuel et historique qui repose sur chaque citoyen à assurer une gouvernance au service du peuple », selon les explications données par le président du REPPAD (réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement), Abdoulaye Saidou.
Aussi, les auteurs de la déclaration appellent-ils à une journée de protestation, « pour la levée de la mesure et contre la vie chère, à travers l’organisation d’une marche pacifique suivie de meeting sur l’ensemble du territoire national ». La tenue de ladite journée est prévue pour le 17 août prochain, ont-ils précisé.