La Directrice Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP) a animé un point de presse, le vendredi 15 novembre 2024 à Niamey, devant un parterre de journalistes nationaux et internationaux ainsi que les membres du comité ad hoc, responsable du rapport ayant motivé cette sortie médiatique. Ce moment a permis de faire le bilan des récentes vérifications concernant le paiement des pensions des fonctionnaires de l’État à la retraite, pour les mois de juillet et août 2024.
La Directrice Générale a d’abord souligné l’importance de la transparence et du respect des normes budgétaires, éléments essentiels dans le bon fonctionnement de la DGTCP. Elle a ensuite exprimé sa gratitude envers les journalistes présents, affirmant que leur rôle est décisif pour transmettre des informations claires et précises aux citoyens.
Aussi, devait-elle expliquer que cette rencontre vise à mettre en lumière les résultats des deux principales opérations menées par le comité ad ’hoc qui sont : la vérification des pièces justificatives et un contrôle physique des pensionnés.
La Directrice Générale de la DGTCP devait par ailleurs rappeler que depuis 2012, le Niger était engagé dans un processus de réformes de son régime de retraite, avec la création de la Caisse Autonome des Retraites du Niger (CARENI) et l’adoption de textes réglementaires visant à améliorer le système des pensions. Cependant, ces réformes ont rencontré plusieurs difficultés dans la mise en œuvre.
Elle devait préciser aussi que la transition vers un système de paiement mensuel des pensions, engagée en 2023, a entraîné une augmentation significative des dépenses, passant de 7,7 milliards de FCFA en 2022 à 12,8 milliards de FCFA en 2023. Intriguée par cette hausse, la DGTCP a constitué un comité ad hoc pour examiner cette situation.
Les membres du comité ont alors procédé à une relecture des textes régissant les pensions, qui a révélé une mauvaise application d’un décret de 2008, entraînant un manque à gagner considérable pour l’État. Ce manquement, évalué à plus de 5 milliards de FCFA sur 18 mois, a suscité des réactions au plus haut niveau de l’État.
La DGTCP a également réalisé des économies budgétaires notables grâce à une meilleure régularité des contrôles. Les opérations de vérification ont mis en exergue plusieurs irrégularités, notamment : 585 pensionnés, dont les cartes bancaires ont été désactivées, 11 cas de doublons identifiés, une économie budgétaire de 421 millions de FCFA réalisée en juillet 2024.
Concernant l’opération spéciale de paiement du mois d’août, la DGTCP a dénombré 172 cas de décès non déclarés lors des paiements, ainsi que la prise en charge de 36 225 pensionnés au total, dont 32 163 ont été payés, atteignant ainsi un taux de 88,79%.
L’expertise du comité a permis de mettre en lumière une situation préoccupante en matière de paiement des pensions, avec un total de 3 113 cas en situation irrégulière, entraînant un manque à gagner mensuel de près de 541 millions de FCFA pour l’État. La Directrice Générale a conclu en affirmant que ces travaux contribueront de manière significative à assainir le fichier des pensionnés et à garantir une gestion plus efficiente des ressources publiques.
Ce point de presse marque une étape importante dans le renforcement de la transparence et de la responsabilité au sein de la gestion des pensions, tout en renouvelant l’engagement de l’État à protéger les droits des fonctionnaires à la retraite et en luttant contre le gaspillage des ressources publiques.
Mahamadou Tahirou