Le 10 juillet 2020, Bamako, la capitale malienne, a est le théâtre de plusieurs manifestations de contestation du régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Siège de l’Assemblée nationale saccagé, locaux des deux chaines de la télévision publique assiégés, blocage de la circulation, etc. ; la situation était digne d’une scène de chaos selon plusieurs observateurs sur place.
Tout est parti de l’appel à la désobéissance civile lancé par le Mouvement du 5 juin. Déçu du discours du chef de l’Etat malien sur les mesures prises pour enrayer la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis quelques semaines, le M5-RFP, dans une note de résolution en date du 09 juillet, a appelé le peuple malien à la désobéissance civile et à la non-reconnaissance de l’autorité et du pouvoir d’Ibrahim Ibrahim Boubacar Keïta comme président de la République du Mali.
Plusieurs maliens indignés de la gouvernance du Président Keïta ont répondu a cet appel du M5-RFP. La mobilisation était forte dans les rues de Bamako. Selon plusieurs journalistes maliens, la manifestation a très vite dégénéré. Les manifestant ont pris pour cible plusieurs édifices publics notamment le siège du Parlement. « Plusieurs bureaux ont été saccagés, des documents détruits, des biens emportés », a déclaré à l’AFP un responsable de l’institution parlementaire.
De sources médicales citées par l’AFP, les manifestations auraient fait au moins 20 blessés et 1 mort. De nouvelles manifestations sont prévues les prochains jours. Le M5-RFP réclame la dissolution du Parlement, le remplacement des membres de la Cour constitutionnelle ainsi que la démission pure et simple du régime IBK. Les prochains jours s’annoncent plus difficile pour le pouvoir du Président Kéïta.
Dans un message rendu public dans la soirée du 10 juillet, Ibrahim Boubacar Keïta dit regretté les scènes de violence et de saccage survenus à Bamako ainsi que les tentatives d’occupation des institutions et services stratégiques suite à la manifestation du M5-RFP. « A ce stade, le bilan et les circonstances exactes des pertes humaines et matérielles reste à établir. Une enquête est diligentée à cette fin », a-t-il indiqué avant de faire savoir sa volonté de poursuivre le dialogue en prenant toutes les mesures en vue d’apaiser la situation.