Au Mali, la Charte de transition issue des concertations nationales des 10, 11 et 12 septembre 2020 ne fait pas l’unanimité aux seins des forces vives de la République. Dans une déclaration, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) dit se démarquer du document qui, selon lui, ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien.
Le Mali n’est pas au bout de ses peines. Après le coup de force qui a contraint le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) à la démission le 18 août 2020, le pays n’a pas encore retrouvé sa stabilité politique. Les concertations nationales initiées par la junte au pouvoir avaient pour objectif de trouver un consensus national sur la transition politique à la tête du pays. Un objectif qui semble encore loin d’être atteint à la lecture de la déclaration du M5-RFP, principal mouvement qui a provoqué la chute du président IBK.
Pour le M5-RFP, le document final présenté lors de la cérémonie de clôture des concertations nationales n’est pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes de travail, notamment sur la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyres dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile, et le choix d’un premier ministre civil.
Lire aussi : Mali : Un ancien ministre demande une transition dirigée par un militaire
« Le M5-RFP dénonce également les rajouts à la Charte qui n’ont jamais été soumis à débats notamment les prérogatives du vice-président de la transition, la composition et le mode de désignation des membres du collège de désignation du président de la transition, et l’acte fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de transition », peut-on lire dans la déclaration.
Dans la même déclaration, le M5-RFP condamne la non prise en compte, unilatérale, de très nombreux points du document qui n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe de travail. Il s’agit entre autres des Assises nationales de la Refondation, de l’organe de gestion du mécanisme de veille sur la transition, des dispositions à valeur constitutionnelle en faveur de l’accès des femmes et des jeunes aux fonctions électives et nominatives et en faveur des personnes vivants avec un handicap.
Dénonçant les intimidations, les pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d’une autre époque, le M5-RFP a fait savoir que la volonté de confiscation du pouvoir au profit du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), la junte au pouvoir, ne saurait justifier les méthodes employées, qui affaiblissement le processus de transition.