L’ancien chef d’Etat nigérian, Jonathan Goodluck, est attendu à Bamako ce 15 juillet 2020 pour essayer de faciliter le dialogue entre les parties de la crise politique au Mali. Il est mandaté par la Commission économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à la tête d’une délégation composée d’experts.
Début juin 2020, le Mali traverse une période de crise socio-politique née de la situation sécuritaire fragile du pays et des contentieux des dernières élections législatives. A l’appel de l’opposition et du leader religieux Mahmoud Dicko, les populations ont manifesté pour réclamer la démission du régime au pouvoir ainsi que la dissolution du Cour constitutionnelle accusée de tripatouiller les résultats du scrutin législatif.
Ces revendications sont, en partie, satisfaites par le chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Kéïta, qui au bout de deux jours de violentes manifestations (les 10 et 11 juillet 2020), a annoncé l’abrogation des décrets de nomination des membres de la Cour constitutionnelle entrainant sa « dissolution de fait » et la nomination de nouveaux membres.
La délégation de la CEDEAO aura donc pour mission de trouver une issue favorable à cette crise qui a déjà fait au moins 11 morts selon un bilan d’Amnesty International qui, pour sa part, réclame une enquête indépendante et impartiale sur les conditions de décès des manifestants.