Coup d’Etat manqué au Gabon: le lieutenant Kelly Ondo Obiang fait de grosses révélations

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Les présumés coupables dans l’affaire de la tentative de renversement du président du Gabon, Ali Bongo, ont été présentés devant un tribunal militaire pour y être jugés. Lors de l’interrogatoire le Lieutenant Kelly Ondo Obiang a fait des révélations chocs.

Verbatim du lieutenant Kelly Ondo Obiang

«Le 24 octobre 2018, suite à l’accident vasculaire cérébral du président Ali Bongo Ondimba, le pays se retrouvait dans une instabilité. Et à cette période, j’étais commandant par intérim de la compagnie d’honneur de la Garde Républicaine (GR).  À ce titre j’assistais à toutes les réunions de l’Etat-major. J’avais donc plusieurs informations, je suivais également toute l’actualité politique de mon pays avec la violation de l’article 13 de notre Constitution. Une guerre de clan était née à la Présidence de la République, dirigée par le Directeur de service de renseignement.

Sur le plan sécuritaire, il avait la présence des mercenaires sur notre territoire et j’avais constaté un mouvement d’armes. Le Directeur de service de renseignements était devenu tout-puissant. Tout le monde avait désormais peur de lui. Fort de ma formation, j’ai donc tiré les conclusions que le frère du Président voulait prendre le pouvoir. J’ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque.»

Modus operendi

«J’ai pris mes responsabilités avec 3 frères d’armes. J’ai fait appel au peuple pour que le peuple gabonais puisse défendre sa souveraineté […] Je me suis rapproché de mes hommes pour défendre la patrie, donc ce n’est pas une association de malfaiteurs mais une association de patriotes…

… Nous avons trouvé le sergent qui était de garde à l’armurerie en train de boire une Regab et j’ai demandé à mes gars de le bâillonner et d’enlever la bouteille de Regab sinon on devait aussi l’accuser de complicité. J’ai donc agi ainsi pour protéger cet agent».

De l’arrestation

«Je n’ai jamais été arrêté sous un lit, ou dans une maison. Quand j’ai reçu les informations que le directeur de renseignement avait donné l’ordre que je ne dois pas sortir vivant de la RTG, je m’étais donc isolé à côté du transformateur de la RTG. Et de ma position, je voyais tous les faits et gestes des groupes d’intervention.

J’avais toujours mon M16 et plusieurs chargeurs pleins. Je pouvais endommager l’hélicoptère qui survolait à basse altitude. C’est aux environs de 12h que je me suis dévoilé auprès d’un capitaine de la Police».

Frédéric Bongo «et ses gars»

«Ils voulaient que j’attribue la paternité de mon action à Brice Laccruche Alihanga et à la coalition de l’opposition. Il m’a même proposé des milliards et un voyage à l’étranger avec ma famille si j’acceptais de faire une fausse déclaration. Malgré les sévices, j’ai toujours dit que mon initiative est personnelle. Il m’a montré une seringue avec du sang à l’intérieur, il m’a dit que ce sang est contaminé du VIH et qu’il va m’inoculer si je ne parle pas.

C’est ainsi que le Procureur de la République Olivier Nzaou a fait irruption dans la salle où j’étais torturé. Et il a dit aux gars que le monde entier sait qu’il a été arrêté vivant. C’est à ce moment que j’étais conduit au B2. Je rends grâce à Dieu si je suis encore vivant aujourd’hui, il a veillé sur moi».