La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a rendu ce 15 septembre 2020 une décision en faveur de Guillaume Soro. Il s’agit d’une ordonnance qui exige à l’État ivoirien de surseoir à l’exécution de tous actes pris à l’encontre de Guillaume Soro et de prendre toutes les mesures en vue de lever immédiatement tous les obstacles l’empêchant de jouir de ses droits d’élire et d’être élu notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Ancien premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro est l’une des figures de proue de la classe politique ivoirienne. Il est le soutien de première heure du président Alassane Ouattara avec qui il est entré en dissidence avant d’être éjecté de son siège du président du Parlement. Dès lors Guillaume Soro est recherché par la justice ivoirienne qui sort des tiroirs plusieurs dossiers l’impliquant. Pour échapper à la prison, Guillaume Soro part en exil.
Depuis son lieu d’exil, il n’a de cesse multiplié les attaques et les critiques contre le pouvoir ivoirien et contre la personne du chef de l’État, Alassane Ouattara, son allié politique d’hier sur qui il dit détenir plusieurs informations compromettantes. Condamné, par contumace, à 20 ans de prisons pour recel de deniers publics, Guillaume Soro est sous le coup d’un mandat d’arrêt international décerné par la justice ivoirienne. Un motif utilisé pour retirer son nom du fichier électoral le privant ainsi de son droit civique d’être éligible et d’élire.
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Malgré la déchéance de son droit civique, Guillaume Soro a déposé son dossier de candidature pour la présidentielle d’octobre 2020. Le 14 septembre 2020, la Conseil constitutionnelle rejette son dossier de candidature au motif de l’absence de son nom sur la liste électoral. L’ordonnance de la CADHP va donc sans doute relancer de plus bel Guillaume Soro dans la course présidentielle, ceci à condition que l’État ivoirien accepte de se plier à la décision de l’instance de justice africaine.
Notons que l’ordonnance de la CADHP est provisoire. Une décision sur le fond de l’affaire qui oppose Guillaume Soro à l’Etat ivoirien sera rendue prochainement. Mais en attendant, la Cour demande à l’Etat ivoirien de lui soumettre dans un délai de 15 jours, un rapport sur la mise en œuvre des mesures provisoires prononcées en faveur de Guillaume Soro.
