Réunis en sommet extraordinaire les 21 et 22 novembre 2019 à Yaoundé au Cameroun, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont décidé d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire avec la France.
Dans un communiqué de presse, la présidence camerounaise avait indiqué que la monnaie héritée de la colonisation (le franc cfa – ndlr) divise les économistes et les chefs d’Etat de la zone franc. « Cette monnaie est présentée par de nombreux experts en finances comme un frein au développement », pouvait-on lire dans le communiqué. « Nous ne devons pas être liés aux anciennes puissances coloniales », a pour sa part affirmé le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, selon des propos rapportés par l’AFP.
« Demain, quand nous sortirons du franc cfa, nous appartiendrons à un seul cadre monétaire… Nos partenaires français sont ouverts à tous les dialogues possibles avec nous. Les institutions de la CEMAC et la BEAC ont été chargées de négocier, pas dans la précipitation », a affirmé le chef d’Etat Tchadien, Idriss Déby Itno, à la télévision nationale camerouaise à l’issue du sommet.
Dans le communiqué final dudit sommet, les six dirigeants de la zone CEMAC (Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, Congo Brazzaville, Centrafrique et Tchad) ont réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie commune stable et forte. A ce titre, ils ont chargé la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC) de proposer dans des délais raisonnables un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune.
Notons qu’en Afrique, le franc cfa, arrimé à l’euro à travers le trésor français, est utilisé par 14 pays dont 6 en Afrique centrale (les Etats de la zone CEMAC) et 8 en Afrique de l’ouest (les Etats de la zone UEMOA). En juin 2019, ces derniers ont annoncé la création à l’horizon juillet 2020 d’une nouvelle monnaie appelée « ECO » avec les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Mais le projet semble piétiner.
