Les Organisations de la Société Civile nigérienne (OSC) battront le pavé le 15 mars prochain pour exiger du Gouvernement la publication du rapport de l’audit du Ministère de la Défense Nationale. C’est en prélude à cette marche que les OSC ont rendu publique mardi 10 mars dernier, une déclaration de presse au siège de l’ONG Alternative Espace Citoyen(AEC).
Dans leur déclaration, les OSC appellent à une mobilisation des citoyens pour la réussite de cette action. Elles soutiennent que « le Gouvernement a reconnu publiquement que des sommes importantes ont été indûment payées à des fournisseurs du Ministère de la Défense Nationale par le biais des procédés désormais classiques des voleurs de la République : surfacturation des services et biens, paiement sans livraison et réalisation de biens et services, livraison de biens et services non conformes aux spécifications contenues dans les commandes ».
A ce jour soulignent-elles « seul le Président Issoufou et certains membres de son Gouvernement connaissent le montant réel de l’argent public volé et tout indique qu’ils n’ont aucune intention de rendre public le rapport de l’audit des fonds alloués au Ministère de la Défense, a fortiori de traduire devant la justice les auteurs, co-auteurs et complices de ces crimes économiques ». La déclaration précise que « les auteurs et co-auteurs des malversations ayant eu cours au Ministère de la Défense Nationale n’ont pas seulement volé de l’argent, ils ont aussi contribué à la mort de centaines de jeunes soldats engagés sur les différents fronts dans notre pays ».
Pour les OSC, « les responsables des détournements de fonds ont aussi porté atteinte à de nombreux secteurs sociaux, notamment ceux de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de l’élevage et ont également favorisé le bradage de la souveraineté du pays en créant des conditions justifiant la présence des forces étrangères. »
C’est pour toutes ces raisons que les organisations de la société civile, considèrent que « le détournement et le vol des ressources allouées au Ministère de la Défense Nationale constituent un acte de haute trahison qui ne doit pas rester impuni ».
Les structures des OSC exhortent également les citoyens « à ne pas se plier devant toute tentative éventuelle d’entrave à l’exercice de la liberté de manifestation garantie aussi bien par la Constitution de la République du Niger que par les instruments juridiques internationaux et régionaux qu’elle a ratifiés ».