Audit au ministère de la défense : L’AJAN invite le gouvernement à transmettre le dossier aux autorités judiciaires

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L’Association des Jeunes Avocats du Niger (AJAN) a rendu public, le lundi 02 mars 2020,  une déclaration de presse en réponse à la diffusion d’un communiqué  du Gouvernement  en date  du 26 février 2020 relativement à l’audit mené au ministère de la défense.

« L’AJAN  relève avec consternation, qu’en dépit de la gravité exceptionnelle des faits,  le Gouvernement semble se complaire  des simples remboursements, occultant de ce fait, l’aspect délictueux que pourrait revêtir les manquements relevés dans cet audit » relève la déclaration.    

« L’AJAN  comprend que la saisine des  juridictions  est relayée au second plan et ne sera envisagée qu’en cas de résistance, d’où un rappel au Gouvernement que les biens publics sont  sacrés et que toute dissipation, soustraction ou tout autre usage illicite d’un bien public est constitutif d’infraction » souligne les jeunes avocats du Niger. C’est pourquoi, l’AJAN se fait également le devoir de rappeler l’article 50 du Code pénal de législation pénale nigérienne qui dit clairement que  «  nulle infraction ne peut  être  excusée, ni la peine mitigée, que dans les cas et dans les circonstances  où la loi déclare le fait excusable et permet de lui appliquer une peine  moins rigoureuse. »

Les jeunes avocats ont également rappelé  que « le remboursement partiel total n’est pas une cause de non imputabilité  mais de simples circonstances atténuantes pouvant aller jusqu’au sursis de la peine qui aura été prononcée contre la personne  confondue ; l’infraction demeurant, par ailleurs ; et que la mesure de la peine relève exclusivement du juge, donc du pouvoir judiciaire. »

C’est pourquoi, l’AJAN invite « le gouvernement à transmettre le dossier aux autorités judiciaires compétentes en particulier le Pole spécialisé en matière économique et financière  prés le Tribunal de Grande Instance hors classe de Niamey (TGI/HG/NY), présentant des garanties d’impartialité et d’indépendance, afin que les personnes soupçonnées puissent se défendre librement sans crainte ni menace. »

 A noter que les jeunes avocats ont également affirmé qu’ils ne ménageront  aucun effort « pour défendre les principes fondamentaux sur lesquels repose L’Etat de droit notamment la séparation des pouvoirs, le droit à un procès équitable, les droits de la défense et la présomption d’innocence. »

« Conscients que le rejet de l’impunité est le caractère de tout régime démocratique, par opposition au régime despotique, que la lutte contre l’impunité étant même consubstantielle à la démocratie », les jeunes avocats du Niger soulignent avec force qu’ils « resteront mobilisés pour déjouer  toute entreprise tendant à  décrédibiliser l’institution judiciaire, dernier  rempart contre l’arbitraire et  l’impunité « , avant de lancer  un appel à l’ensemble des citoyens nigériens pour qu’ils restent jamais mobilisés « afin que force reste à la loi. »