La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a déclaré que Paris soutenait son ambassadeur au Burkina Faso Luc Hallade, dont Ouagadougou a demandé en décembre, le remplacement. Un soutient qui pourrait dégrader encore plus, les relations de la France avec le Faso, selon la décision qui va être prise par l’Elysée.
« Je tiens à exprimer mon soutien et notre soutien à notre ambassadeur et à tout le personnel de l’ambassade, qui font un travail remarquable dans des conditions qui, comme vous le savez, sont difficiles », a déclaré jeudi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à LCI TV, ajoutant que la lettre demandait un changement d’envoyé.
Le renouvellement de confiance de Paris à son ambassadeur intervient après que le pays a confirmé avoir reçu effectivement une lettre de la part des autorités du Burkina Faso, demandant que le diplomate Hallade soit remplacé car ne constituant plus un « interlocuteur fiable ».
La réponse de la France à la demande n’est pas encore claire mais avec cette déclaration de soutient de la part de la chef de la diplomatie française, un bras de fer pourrait alors s’engager entre les deux pays. Ouagadougou pourrait expulser l’ambassadeur du pays, ce qui constituerait une nouvelle montée de tension entre les deux pays dont les relations sont déjà assez froides depuis la venue au pouvoir par les armes du Capitaine Traoré.
La France ne peut pas se permettre de se voir « chasser » d’une autre de ses anciennes colonies qu’elle considère toujours comme son pré carré, après le cas du Mali. Aussi, elle serait vraiment en grande difficulté dans la région si elle doit également rappeler ses forces stationnées au Burkina Faso à un moment où, après avoir été forcées de quitter le Mali, les troupes françaises sont en plein redéploiement dans d’autres pays dont le Burkina Faso. La France conserve quelque 400 forces spéciales basées au Burkina Faso.
Selon Al Jazeera, des diplomates français ont déclaré que le Burkina Faso avait noué des relations avec Wagner tandis que le président du Ghana voisin a allégué la même chose en décembre. Un responsable du ministère français de la Défense a déclaré à l’agence de presse Reuters qu’il n’y avait pas encore de décision sur le retrait de ses forces spéciales du Burkina Faso, mais qu’il y aurait un examen des opérations militaires françaises en Afrique plus tard cette année. Cet examen risque fort de venir plus tôt que prévu si Ouagadougou décidait d’expulser Luc Hallade du pays.