Transition politique au Mali : Le M5-RFP averti la junte au pouvoir

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Vue partielle des participants à la Concertation Nationale du Mali / CNSP

Les travaux de concertations au Mali ont été ouverts ce jeudi 10 septembre au centre de Conférences à Bamako et ce jusqu’au samedi 12 septembre. Artisan de premières heures dans la chute du régime IBK, la coalition du M5-RFP (Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques), exacerbé par la main mise de la junte sur le pouvoir donne de la voix.

Bientôt un mois que les militaires ont parachevé la lutte sociale du peuple malien, en évinçant Ibrahim Boubacar Keïta, désormais ancien président du Mali. Prenant les reines du pays dans un climat sécuritaire qui laisse à désirer, les putschistes ont promis de rendre le pouvoir aux civils au terme d’une transition dont la nature (civile ou militaire) divise.

Citant Le Monde et l’AFP, Malijet annonce que la junte a initialement parlé de trois ans de transition gérée par des militaires. Ce qui n’est ni acceptable dans le rang des responsables politiques locaux fondus dans le M5-RFP, ni celui des dirigeants de la CEDEAO, non plus de la communauté internationale. Tous exigent un retour du pouvoir aux mains des civils.

Les moyens coercitifs pour contraindre la junte

Au cours de son dernier sommet, l’ instance communautaire (CEDEAO) a non seulement maintenu ses sanctions envers le Mali ( embargo sur les flux commerciaux et financiers), mais elle a donné un ultimatum à la junte pour passer le pouvoir aux mains des civils. Et le lundi 15 septembre est cette date historique attendue par tous où les militaires, mieux le CNPS va désigner un président et un premier ministre civils de la transition.

Une guerre d’union et non personnelle

Ils essaient de nous confisquer notre révolution. Nous voulons qu’un civil préside la transition, pas un militaire.”, a déclaré à notre source jeudi un haut responsable du M5-RFP. Des propos qui contrastent avec les déclarations sages du charismatique Imam Dicko.

« Nous nous sommes battus, ce n’est pas pour venir demain se partager le pouvoir. Nous nous sommes battus pour le Mali, pour un idéal (…) On s’est battu pour que les Maliens se mettent ensemble, pas seulement le M5 ou la junte, tout le Mali« , a-t-il fait savoir à la télévision nationale, relate Malijet. Le guide a tout de même jugé utile de faire avec tous ceux qui ont mené la lutte, car « Essayer de les mettre en marge, ce ne serait pas responsable.« , a-t-il conclu.

Pendant ces trois jours, plus d’une centaine de personnes issues des mouvements politiques, de la société civile et autres vont sous la houlette de la junte au pouvoir, essayer d’aplanir leurs divergences et s’accorder sur les propositions pour sortir le Mali de cette impasse.