Mali – Démission d’IBK : La CEDEAO prend acte mais pose 4 conditions pour la transition

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Manifestants du M5-RFP lors d'une mobilisation contre le président IBK à Bamako / Ph : REUTERS / Matthiew Rosier

Les chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO ont tenu ce 18 août 2020 par visioconférence le deuxième sommet extraordinaire consacré à la crise politique au Mali. A l’issue des échanges, l’institution sous régionale dit prendre acte de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), mais pose 4 conditions pour la transition politique à la tête du pays.

Les chefs d’États et de Gouvernement de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) abandonnent l’option de rétablir dans ses fonctions, le président malien déchu lors du coup d’État du 18 août 2020. Eu égard du rapport de la mission de médiation dépêchée à Bamako après le putsch, la CEDEAO dit prendre acte de la démission du Président IBK ainsi que celle des autres officiels arrêtés puis détenus par la junte.

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Mais l’institution demande aux Responsables du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), force militaire qui gère les affaires courantes du pays depuis le putsch, d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour Constitutionnelle, les partis politiques et les organisations de société civile et tous les autres acteurs engagés. Une transition civile qui doit prendre en compte les exigences suivantes :

  • Nomination d’un Président de la transition. Cette personnalité, civile, reconnue pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale, sera chargée de diriger la transition. Le Président de la transition ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle.
  • Nomination d’un Premier Ministre civil, Chef de Gouvernement, reconnu pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale. Il sera chargé de conduire le gouvernement sous la responsabilité du Président de la transition. Ce Premier Ministre ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle.
  • Mise en place rapide d’un gouvernement pour faire face aux différents défis du Mali et, en particulier, préparer les élections législatives et présidentielles dans un délai de 12 mois.
  • Aucune structure militaire ne devrait être au-dessus du Président de la transition.

Par ailleurs, le sommet de la CEDEAO a annoncé que les sanctions prononcées à l’encontre du Mali après le putsch seront levées progressivement en fonction de la mise en œuvre des décisions ci-dessus. Il appelle à la finalisation urgente d’un accord sur la transition politique entre la CEDEAO et le Mali et invite l’Union Africaine et les Nations Unies à endosser cet accord. A cet effet, un Comité de suivi sera mis sur pied.