« Représentant une véritable occasion de stimuler la croissance, de réduire la pauvreté et d’élargir l’inclusion économique dans cette région, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pourrait permettre à l’Afrique d’augmenter son revenu de 450 milliards de dollars », a indiqué un communiqué de l’institution financière en date du 27 juillet 2020.
« En effet, s’il est pleinement mis en œuvre, cet accord commercial pourrait accroître le revenu régional de 7 %, soit 450 milliards de dollars, accélérer l’augmentation de la rémunération des femmes et sortir 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035 », a précisé le communiqué.
« L’obtention de tels résultats sera particulièrement importante au regard des conséquences économiques de la pandémie de COVID-19 (coronavirus) qui devrait entraîner jusqu’à 79 milliards de dollars de pertes de production en Afrique en 2020’, a indiqué le rapport ajoutant que, « la pandémie a déjà provoqué des perturbations majeures dans les échanges commerciaux sur le continent, notamment pour des biens essentiels tels que les fournitures médicales et les denrées alimentaires ». « Les mesures de réduction des freins bureaucratiques et de simplification des procédures douanières au sein de la ZLECAf devraient être à l’origine de la plus grande part de la hausse des revenus », est-il détaillé.
Le document a par ailleurs souligné que , « la libéralisation des tarifs douaniers, de même que la réduction des barrières non tarifaires comme les quotas et les règles d’origine, permettrait d’augmenter les revenus de 2,4 %, soit environ 153 milliards de dollars », précisant que , les 292 milliards de dollars restants proviendraient de mesures de facilitation du commerce qui limitent les formalités administratives, abaissent les coûts de mise en conformité pour les sociétés commerciales et facilitent l’intégration des entreprises africaines dans les chaînes logistiques mondiales ».
« La mise en œuvre réussie de la ZLECAf contribuerait à amortir les effets négatifs du coronavirus sur la croissance économique, en soutenant le commerce régional et les chaînes de valeur grâce à la réduction du coût des échanges », est-il ajouté. « La Zone de libre-échange continentale africaine a la capacité d’accroître les possibilités d’emploi et les revenus, ce qui contribue à élargir les perspectives de tous les Africains », a déclaré Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
« Elle devrait permettre de sortir de la pauvreté modérée environ 68 millions de personnes et de rendre les pays africains plus compétitifs. Néanmoins, la réussite de sa mise en œuvre sera primordiale et il conviendra notamment de suivre attentivement ses effets sur tous les travailleurs femmes et hommes, qualifiés et non qualifiés dans tous les pays et secteurs afin de garantir que l’accord porte pleinement ses fruits », a-t-il ajouté.
« La publication de ce rapport a pour but d’aider les pays africains à mettre en œuvre des politiques susceptibles de maximiser les bénéfices potentiels de l’accord tout en minimisant les risques. La création d’un marché à l’échelle du continent exigera une action volontariste pour réduire tous les coûts commerciaux », a souligné le communiqué.
A cet effet, « il faudra pour cela adopter des législations permettant aux marchandises, aux capitaux et aux informations de circuler librement et facilement à travers les frontières. Les pays qui y parviendront pourront attirer les investissements étrangers et stimuler la concurrence, facteurs d’augmentation de la productivité et de l’innovation des entreprises nationales », a indiqué le document.
Enfin, les gouvernements devront aussi préparer leur main-d’œuvre à tirer parti des nouvelles opportunités grâce à de nouvelles réformes destinées à réduire les coûts liés aux réorientations professionnelles.