Evénements tragiques du 15 mars 2020 : 5 figures des Organisations de la Société Civile nigérienne sous mandat dépôt

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Les acteurs de la société civile nigérienne et les étudiants arrêtés à la suite de la manifestation du 15 mars dernier, ont été conduits ce jeudi 19 mars 2020, au tribunal de grande instance hors classe de Niamey, où le juge d’instruction les a entendus.

Devanture du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey

Après avoir été écoutés par le juge d’instruction, Moussa Tchangari a été placé à la prison civile de Tillabéry,  Mounkaïla Halidou à la prison civile de Dayé Kayna, Mikoul Zodi à la prison civile d’Ouallam, Moudi Moussa à la prison civile de Kollo et Sani Chekaraou à la prison civile de Niamey.

Quant aux  deux autres acteurs de la société civile à savoir Karim Tonko et Seyni Djibo et les six étudiants arrêtés, ils ont été relaxés.

 « Nous sommes hautement surpris de voir cette mention se faire contre nos camarades, tout ce qui est en train d’être dit ou fait est totalement en marge de la légalité, dans la mesure où, dans notre pays, la loi qui organise la liberté de manifestation est très claire, lorsque vous faites une déclaration de manifestation, vous avez le droit à la réaction de l’administration municipale, si elle n’est pas d’accord avec le projet de la manifestation en question, il doit prendre un arrêté motivé pour interdire, ce qui n’a pas été le cas » a indiqué l’acteur de la société civile, Nouhou Mahamane Arzika, à travers un point de presse qu’il a animé suite à l’audition.

Pour le coordonateur du MPCR,  «  le juge les a abusivement placés en détention sous forme de mandat dépôt pour organisation d’une manifestation interdite et complicité de dégradation des biens publics et privés ».

 « Les uns et les autres doivent savoir que, la République est menacée, l’Etat de droit est menacé, la démocratie est menacée dans notre pays, les droits aussi des citoyens à jouir de leur liberté est menacé et la rupture d’égalité se constate de manière criarde »a-t-il  notifié.

« Pour la première fois, nous allons porter plainte, assigner le maire et les autres pour avoir obstrué notre manifestation programmée et qui n’a pas fait l’objet d’interdiction » a annoncé l’acteur de la société civile.

« Ils faut qu’ils apprennent à respecter la loi «  a conclu Nouhou Mahamane Arzika.

Pour rappel, ces événements du 15 mars 2020 ont occasionné, l’incendie du marché de Tagabati  ayant causé la mort de quatre (04) personnes, de nombreux blessés et d’innombrables dégâts matériel. L’origine de cet  incendie serait liée aux tirs des grenades lacrymogènes des forces de l’ordre.

A travers cette manifestation qui n’a pas pu avoir lieu, les OSC, soutenues par les syndicats et partis politiques réunis au sein de l’opposition politique, réclament la publication du rapport de l’audit du Ministère de la Défense Nationale et sa transmission par le Gouvernement, aux autorités judiciaires compétentes.