Les députés au titre du Moden Fa Lumana sont très remontés contre le ministère de l’intérieur qu’ils accusent de s’être immiscé dans les affaires internes de leur formation politique, relativement aux « correspondances adressées par ledit ministère au bureau politique national et à un ex militant du parti ».
Au nombre de 21, ces députés, réunis ce mercredi 19 février 2020 pour examiner cette situation, ont rendu public une déclaration dans laquelle ils disent découvrir avec stupéfaction, « la désinvolture avec laquelle le ministère traite les questions qui relèvent de la gestion interne de notre parti », pourtant réglées par « la Charte des partis politiques et les textes fondamentaux qu’ils se sont souverainement donnés », indiquent les signataires de cette déclaration.
Notre indignation, soulignent-ils, « est d’autant plus que le ministre est un chef de parti politique qui a eu directement à traiter avec fermeté et de manière irrévocable des dossiers similaires au sein de son propre parti, lorsque, même après une décision de justice, il refusa de réintégrer des militants exclus dudit parti ».
Pour les députés Lumana, « les questions actuelles qui devraient mériter toute l’attention du ministère de l’intérieur concernent le cas de Diffa où une vingtaine de nos compatriotes ont perdu la vie pour quelques mesures de céréales ». A ce cas s’ajoute aussi, selon les signataires de cette déclaration, celui de « Gaigorou où 3000 personnes ont été sommées de quitter leur terroir ».
Les députés Lumana se sont ensuite interrogés sur la posture du ministère de l’intérieur par rapport à la décision prise par le bureau politique national de leur parti à l’encontre d’un de ses membres.
« Comment comprendre et accepter cette posture du ministère de l’intérieur alors que 230 membres du BPN sur 235, tous les 9 présidents de coordinations régionales et de la diaspora, tous les présidents des coordinations départementales et communales, les structures de participation (femmes, jeunes et phénix), leurs bases et nous députés, sommes ensembles, sous l’empire de nos textes fondamentaux pour agir ? »
Aussi, se sont-ils interrogés, « comment comprendre et accepter cette posture du ministère de l’intérieur, lorsque tous les actes liés à cette situation ont été transmis avec clarté et de manière irréfutable audit ministère ? ».
Les députés Lumana disent aussi ne pas comprendre qu’en dépit de « tous ces faits populaires, de vérité, de bonne foi et de droit incontestables, on traite de la sorte notre parti et ses légitimes représentants ? ».
Dans cette déclaration, les 21 députés Lumana ont clairement indiqué que « Oumarou Noma a définitivement cessé d’être militant du Moden Fa Lumana Africa depuis le 26 juillet 2019 sur la base des articles 161, 162 et 163 des statuts du parti et par la volonté des militantes et militants qui l’ont rejeté comme en a attesté le fiasco retentissant de la tentative de réunir des délégués le 4 avril 2019 à Dosso ». A ce fiasco, ajoutent-ils, « cette déclaration signée par 21 députés nationaux au titre du parti Lumana Africa ».
Pour les signataires de cette déclaration, « même mille fois reprise, une telle tentative ne réunira jamais le quorum requis, car les délégués sont statutaires et irremplaçables ».
Les députés Lumana préviennent aussi que « les délégués statutaires, connus de toutes les régions, ont été répertoriés par acte d’huissier et les listes seront déposées au parquet en temps opportun, car cela relèvera désormais du pénal ».
Aux termes, les députés Lumana ont tenu à « réaffirmer leur solidarité, loyauté et fidélité au fondateur du parti, Hama Amadou ». Ils apportent aussi leur soutien indéfectible au Bureau politique national et à son président par intérim, Tahirou Saidou dit Parc 20, tout en dénonçant avec la dernière énergie, « le deux poids deux mesures dont est victime le Moden Fa Lumana Africa ».
Les députés Lumana mettent aussi en garde « l’ex-militant Oumarou Noma contre toute usurpation de qualité » et demandent au BPN de prendre « toutes les dispositions pour empêcher ce mercenaire de parler ou d’agir au nom du parti ».
Par cette déclaration, les députés Lumana prennent l’opinion à témoin sur les risques graves que font peser des tels agissements sur la démocratie, l’état de droit, la paix et la quiétude sociale, « risques dont le Niger n’a nullement besoin dans le contexte périlleux actuel ». Ils espèrent enfin que « les principes sacro-saints de l’Administration publique, de légalité, de neutralité, d’impartialité et de sincérité seront désormais scrupuleusement respectés par le ministère en charge de l’ordre public ».