Les attaques terroristes devenues récurrentes ces derniers mois dans les régions de Tillaberi et Tahoua ont contraint les populations de certains villages, notamment ceux qui sont frontaliers avec le Mali de fuir vers des endroits plus sécurisés.
Selon un Bulletin d’informations en date du 21 janvier 2020 du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des affaires humanitaires (Ocha), « ces mouvements de populations qui continuent pourraient prendre de l’ampleur dans les prochains jours du fait de la psychose grandissante des attaques terroristes ».
La même source, citant des acteurs humanitaires, indique qu’au 21 janvier 2020, « ces déplacements de populations concernent 5 527 personnes qui ont fui leurs localités (région de Tillaberi) en raison des attaques perpétrées sur des positions militaires à Inatès (10 décembre 2019), à Sinégodar (9 janvier 2020) et du retrait de la position militaire de Tiloa à Mangaizé (14 janvier 2020).
Les départements de la région de Tillabéri les plus touchés par ces mouvements de populations vers des horizons qu’elles estiment plus sécurisés sont les départements de Ouallam, Banibangou, Ayérou et la localité de Tisghel (Ayérou).
Dans la région de Tahoua, c’est plutôt à Angando dans la localité de Tillia que des mouvements de populations ont été enregistrés. Pour rappel, le camp militaire d’Angando, situé à quelques encablures du Mali, a fait l’objet d’une attaqué terroriste, menée par des groupes armés non étatiques (GANE). Depuis lors, la psychose s’est installée au sein des populations qui redoutent d’autres attaques.
Selon Ocha, les premières vagues des personnes déplacées de la région de Tillaberi sont arrivées à Ouallam le 14 janvier dernier. il s’agit de « 122 ménages, soit 464 personnes, composées en majorité de femmes et d’enfants qui ont été installées dans l’enceinte de la Maison des jeunes et de la culture (MJC) de ladite localité ». Ces déplacés, indique Ocha, « proviennent des villages de Tiloa, Inzouet et Ballagoumo-Koira situés dans le département de Banibangou ».
D’autres déplacés internes estimés à 2 291 personnes, soit 360 ménages, provenant pour la plupart de la localité d’Inzouet, se sont installés à Banibangou. A ceux-là s’ajoutent 2 500 personnes, soit 404 ménages qui elles, se sont installées à Ayérou et à Tisghel et 272 autres personnes (30 ménages) qui se sont installées à Abala.
Ocha note également dans son Bulletin, le déplacement de 236 ménages nigériens qui ont traversé la frontière pour s’installer dans le village malien d’Anderamboukane, situé à 18 km au Nord de Sinégodar.
S’agissant des déplacés dans la région de Tahoua, Ocha indique qu’ils sont 126 ménages, soit 85 personnes à la date du 21 janvier 2020. Ils ont quitté Angando en direction d’Intikane. la même source fait état d’autres mouvements qui sont en cours entre la localité d’Abala (Tillaberi) vers Intikane (Tahoua).