La fermeture des frontières terrestres du Nigeria a eu de sérieuse répercussion sur la loi de finance 2019 du Niger. Selon une déclaration de Mamadou Diop, ministre de l’Economie et des finances, le Trésor public nigérien a enregistré un manque à gagner d’environ 40 milliards de francs cfa depuis le 20 août 2019, date de fermeture des frontières.
Le 12 novembre 2019, le chef de mission du Fonds Monétaire International (FMI) au Niger et le ministre Diop ont animé une conférence de presse conjointe à l’issue de la 5è revue du programme appuyé de Facilité élargie de crédit. Au cours de cette conférence de presse, Mamadou Diop n’a pas caché les impacts négatifs de la fermeture, unilatérale, des frontières nigérianes sur le budget d’Etat exercice 2019 du Niger notamment en matière de mobilisation de ressources internes.
Selon le ministre Diop, la fermeture des frontières nigérianes a engendré un manque à gagner d’environ 40 milliards de fcfa au Trésor public nigérien, ce qui perturbe bien évidement la mise en œuvre de la loi de finance 2019. Toutefois, le ministre se veut rassurant. Il a annoncé que des dispositions sont en train d’être prises pour faire face à la situation, parallèlement aux négociations en cours avec les autorités nigérianes pour la réouverture des frontières.
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« Le gouvernement a pris effectivement des dispositions pour minimiser les effets liés à cette fermeture des frontières du Nigeria. L’une des réponses du gouvernement par rapport à cette situation inattendue repose sur la mobilisation des régies financières afin de compenser cette baisse des recettes », a affirmé le ministre qui indique que le pays a pu mobiliser de ressources supplémentaires pour tenir les prévisions du budget d’Etat exercice 2019.
Sur recommandation du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), une réunion tripartie a eu lieu ce 14 novembre 2019 à Abuja au Nigeria pour discuter des conditions de réouvertures immédiates des frontières. Pour l’instant, rien n’a encore filtré du conclave d’Abuja.
Notons que le Nigéria a fermé ses frontières pour lutter contre la contrebande de produits alimentaires, notamment le riz importés, qui selon les autorités nigérianes, anéantie les efforts du gouvernement de soutenir le secteur agricole. Le Nigéria accuse aussi ses Etats voisins du non-respect du protocole de la CEDEAO sur le transit. Pour la réouverture de ses frontières, le pays a posé des conditions « strictes » sans quoi, il envisage maintenir ses frontières fermées jusqu’à fin janvier 2020.