14 octobre 2016 – 14 octobre 2019 ! Cela fait exactement trois ans que Jeffery Woodke a été enlevé dans la ville d’Abalak (région de Tahoua) par des hommes inconnus. Depuis, c’est le silence. Mais une bonne nouvelle vient d’être donnée il y a de cela quelques jours par le président de la République Issoufou Mahamadou qui annonçait que l’otage est vivant.
« Il (NDLR – Jeffery Woodke) est en vie et en bonne santé. Et nous allons continuer à tout faire pour créer les conditions de sa libération », révèle le président Issoufou au cours d’une interview réalisée la semaine écoulée par la chaîne américaine ABC.
Cette révélation faite par Issoufou en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, réconforte la famille de l’otage mais également les populations locales peulhs et Touaregs de la zone d’Abalak qui ont bénéficié gracieusement de ses aides pendant plus de 20 ans, à travers son ONG Jeunesse Mission Entraide et Développement (JEMED-Niger). Rien n’expliquait son rapt, car Jeff était quasiment devenu un « fils d’Abalak ».
Cette annonce du président Issoufou vient aussi confirmer certaines sources indépendantes qui, suite à leurs recherches avancées, ont pu avoir des indices qui attestent que l’intéressé serait en vie et détenu par une communauté touarègue malienne qui aurait refusé, malgré des fortes pressions, de le revendre à des terroristes d’Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI).
Ces recherches indépendantes conduites après l’enlèvement de Jeff auraient conclu que l’américain se trouverait dans un campement non loin de la frontière malienne. Sa maîtrise de la langue et coutumes locales aurait beaucoup milité sur son maintien en vie.
Cette importante annonce du président Issoufou prend le contrepied d’autres informations qui avaient circulé sur la mort de l’otage américain. Toutefois, elle pose la problématique de sa longue détention. Pourquoi Jeff n’a pas donné signe de vie pendant 3 ans ? « Je pense qu’il était obligé de faire profil bas pour ne pas s’exposer et exposer ses geôliers au courroux de ceux qui voulaient coûte que coûte l’avoir comme monnaie d’échange », nous confiait une de nos sources.
La même source dit « espérer que le président Issoufou ou ceux qui sont en lien pour sa libération ne perdent pas trop du temps. Le contexte sécuritaire de la région frontalière avec le Mali se dégrade de jour en jour avec l’émergence des nouveaux acteurs beaucoup plus incisifs ». Ce qui n’est pas en faveur de l’otage américain. Sachant que le gouvernement américain ne paie pas de rançon, quel mécanisme trouvera Issoufou pour faire libérer cet « ami » des pauvres ?
Certaines sources évoquent le lien de l’enlèvement de Jeffery avec la fumeuse affaire de trafic de drogue dans laquelle est impliqué un député de la majorité du régime Issoufou et « Cherif Tahar », un narco trafiquant malien que votre serviteur a surnommé « El chapo du Sahel ». Ce qui fait dire que les « conditions de la libération » de Jeffery passent aussi par le dénouement de ce dossier hideux sur lequel le régime Issoufou a posé son coude depuis plus de deux ans.
