L’ancien ministre des Finances de l’Érythrée est décédé en prison après près de six ans d’emprisonnement, selon un groupe de défense des droits de l’homme.
« La mort de M. (Berhane) Abrehe en détention soulève de graves inquiétudes quant au traitement des prisonniers politiques », a déclaré jeudi soir Human Rights Concern Eritrea (HRCE), un groupe de défense des droits de l’homme indépendant basé au Royaume-Uni.
Abrehe, 79 ans, ancien vétéran de la guerre d’indépendance de l’Érythrée contre l’Éthiopie voisine, a été démis de ses fonctions de ministre des Finances en 2012 après s’être brouillé avec le président Isaias Afwerki. La HRCE a déclaré qu’Abrehe était détenu au secret sans procédure régulière depuis le 17 septembre 2018, suite à la publication d’un livre critiquant Afwerki et son gouvernement. Abrehe, qui a occupé plusieurs postes importants au sein du gouvernement, a appelé dans son livre à des réformes démocratiques et à la transparence du budget du pays.
L’association de défense des droits de l’homme a déclaré que sa détention soulignait la répression continue de la liberté d’expression et des droits de l’homme dans ce pays de la Corne de l’Afrique. « Son arrestation et sa détention au secret constituent une violation flagrante de ses droits fondamentaux », a-t-elle déclaré.
L’organisation de défense des droits de l’homme a appelé la communauté internationale à exiger que des comptes soient rendus par le biais d’une enquête indépendante sur les circonstances qui ont conduit à la mort d’Abrehe et à continuer de faire pression sur le gouvernement érythréen pour qu’il respecte les droits de l’homme et l’état de droit. Le gouvernement érythréen n’a pas encore commenté la question.
Avec AA