Mort d’animaux à Tabelot/Niger : les autorités décident de la fermeture provisoire des sites aurifères de Fasso

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Suite à la mort par empoisonnement d’une soixantaine de chèvres et une chamelle, constatée le 30 avril dernier au village d’Anoulnalher, localité située à environ 25 km à l’Est de Tabelot dans la région d’Agadez, le ministre des mines a ordonné la fermeture provisoire des sites aurifères de Fasso, exploités par l’entreprise chinoise Sahara SARL. Par cette décision, « se sont toutes les activités d’exploitation artisanale et semi-mécanisée sur les sites de Fasso « Gengargari », Fasso « Massaraouta », Fasso « Faisceau » et Fallo qui sont suspendues jusqu’à nouvel ordre », apprend-on. Une mesure qui concerne aussi les orpailleurs. D’ores et déjà, une enquête serait ouverte pour connaitre les causes profondes et prévenir toute situation similaire.  

Selon des informations reçues, « pour creuser un puits d’or en profondeur, la société chinoise Sahara SARL utilise les dynamites explosives qui contiennent une poudre et une substance qui, mélangées à de l’eau du puits et remontées en surface, sont nuisibles à toutes vies ainsi qu’à l’écosystème ».

Les bestiaux morts sont répartis dans deux endroits différents. Selon le chef de tribu d’Anoulnalher, «15 chèvres mortes appartenaient à une famille d’éleveurs qui a campé à environ 1 km du site aurifère ». Le même jour, ajoute-t-il, « 42 chèvres et une chamelle qui a laissé un petit de deux mois, appartenant à une autre famille d’éleveurs qui a campé à environ 03 km dudit site, ont trouvé la mort pour avoir consommé à la même eau ».

Aussitôt informée de la situation, une délégation de Tabelot a été dépêchée au village d’Anoulnalher afin de constater de visu les dégâts. A l’issue de cette visite, la délégation a formulé plusieurs recommandations. Il s’agit entre autres, de vérifier les « permis des différents acteurs miniers installés sur les sites » dont beaucoup seraient dans l’irrégularité.

La délégation a ensuite souhaité qu’il ait « une bonne gestion de ces eaux contaminées » après la collecte et le traitement. Enfin, elle a recommandé « la sensibilisation des éleveurs pour une garde permanente de leurs bétails pour leur éviter de consommer ladite eau ».

Sous la tutelle de l’ONG AGHIR IN’Man, Almoustapha Alassane a été une fois à Tabelot pour dénoncer l’utilisation de cyanure et de mercure dans le traitement de l’or. La loi a pourtant « interdit leur utilisation du fait de leur nuisance sur la santé et l’environnement », a-t-il affirmé.

Au regard des pertes énormes subies par les éleveurs dont les animaux sont morts par empoisonnement, Almoustapha Alassane estime que « les victimes doivent être dédommagées surtout que les preuves existent », avant de rappeler qu’une « situation semblable à celle-là s’est une fois arrivée à la Somaïr ».