Niger – Option militaire régionale : fragilisée, la CEDEAO se ravise-t-elle avec tact ?

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Alors que l’ultimatum des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) au Niger pour libérer Mohamed Bazoum de sa résidence, a expiré, l’organisation semble calmer ses ardeurs face à une action militaire contre les putschistes.

La CEDEAO avait donné jusqu’à dimanche soir aux putschistes au Niger pour qu’ils libèrent le président déchu et le rétablissent dans ses fonctions. Ce délai vient donc de passer et les militaires du Niger attendent la décision de l’organisation ouest-africaine.

Alors que de leur côté, les chefs de la défense de la CEDEAO ont déclaré qu’ils s’étaient mis d’accord sur un éventuel plan d’action militaire contre le Niger, on apprend qu’une intervention militaire immédiate pour restaurer le président renversé du Niger n’était pas envisagée par la CEDEAO, rapporte l’AFP citant une source.

Selon la même source de l’AFP, les dirigeants de la CEDEAO devraient tenir un nouveau sommet extraordinaire dans les prochains jours pour décider de ce qui allait suivre. Cela intervient quelques jours après que le président de l’organisation Bola Tinubu, a appelé à un règlement à l’amiable de la crise au Niger. Il va sans dire que l’option militaire est de plus en plus oubliée par l’organisation, encore que le rejet d’un déploiement de soldats nigérians par le sénat du pays, a fragilisé considérablement la « force régionale » en préparation.

Notons que le Niger a reçu le soutien du Mali voisin, de la Guinée et du Burkina Faso qui ont décidé de rester à ses côtés en cas d’attaque. Aussi, les pays voisin du Niger non membres de la CEDEAO, l’Algérien et le Tchad ont exprimé leur opposition à une action militaire et soutenu qu’ils n’attaqueront pas le Niger.

Quid de Mohamed Bazoum

Les événements ne vont pas en s’arrangeant pour Bazoum et ceux qui lui sont restés fidèles, avec une renonciation à venir par la CEDEAO, d’une option militaire pour rétablir leur régime. On pourrait imaginer que le chef de l’Etat déchu en avait vaguement conscience lorsqu’il a appelé, dans sa déclaration récente publiée dans le Washington Post, les Etats-Unis et la France à l’aider à rétablir son gouvernement en jouant la carte de la Russie qui pourrait influencer la région.

Quoi qu’il en soit, le dialogue est en train de prendre le dessus conformément aux aspirations de presque tous les dirigeants d’Afrique et quelques responsables occidentaux qui ont réagi sur la question. A moins d’un revirement donc de situation, la prochaine étape au Niger sera la négociation d’une transition et la libération de Bazoum.