Le protocole d’accord du 12 septembre 2019 signé par les deux ailes du CDS-Rahama devant permettre le retour de la sérénité au sein de cette formation politique n’a véritablement pas servi à grand-chose.
Tout l’espoir qu’il a suscité au sein des militants, pour un CDS-Rahama unifié, s’est écroulé du fait de la cupidité de certains cadres du parti qui ne cherchent qu’à assouvir leurs intérêts mesquins. La prétendue élection d’Abdou Amani à la présidence nationale du parti en est la preuve. Selon nos informations, Abdou Amani n’a nullement pas été élu président par le 8ème congrès du parti.
« Il s’est tout simplement autoproclamé président en violation flagrante des textes du parti » indique-t-on des sources bien informées. En somme, « une mascarade », affirment-elles, surtout que sa candidature n’a pas été soumise au vote des congressistes.
A en croire les mêmes sources, « ces derniers n’ont pas attendu que le congrès entérine les conclusions de l’Assemblée de la délégation nationale, notamment les modifications apportées aux statuts et au règlement intérieur du parti. Des modifications qui n’ont pas concerné l’article 48 qui fait état des conditions à remplir pour être candidat à la présidence du parti ».
Pour cette modification, apprend-on, trois (3) propositions ont été faites : la première propose que l’article 48 soit gardé dans sa rédaction initiale. La deuxième propose que pour être candidat, « il faut justifier de 10 ans d’ancienneté en tant que militant du parti. Pour la troisième proposition, « il faut avoir 10 ans d’ancienneté et avoir exercé un mandat au sein du Bureau politique national ». Après débats, les 3 propositions ont été soumises au vote des délégations. Et 6 régions sur les 8, à savoir : Agadez, Diffa, Dosso, Niamey, Tillaberi et Zinder ont voté en faveur de « 10 ans d’ancienneté et un mandat au sein du Bureau politique national ».
C’est alors que le président de la table de séance, à la surprise générale des congressistes, annonça que « seule la candidature de Abdou Amani, sur les trois (3) validées par la délégation nationale, remplie les critères ». Dès cette annonce, tel un complot monté de toutes pièces, « le président de séance, Abdou Amani et leur suite quittèrent subitement la salle, tout en laissant entendre que le congrès est terminé, « qu’il n’y a pas lieu de passer au vote ».
Mais ayant très vite compris la manœuvre, les 6 délégations des régions d’Agadez, Diffa, Dosso, Niamey, Tillaberi et Zinder et une partie des délégués de Tahoua sont restées sur place pour poursuivre leurs travaux. Aux termes des assises, les congressistes ont élu Me Boubacar Madougou, président du parti pour un mandat de 5 ans. A la vice-présidence du parti, le choix a été porté sur la personne de Moutari Kadri de la coordination de Zinder.
C’est au terme de tout ce processus qu’est intervenue la clôture des assises de la délégation nationale et du 8ème congrès ordinaire de la CDS-Rahama, sous la présidence de Me Boubacar Madougou qui, à l’occasion a livré un important discours.
Et selon certaines indiscrétions, c’est tard dans la soirée du 23 septembre dernier, après la clôture des travaux par Me Madougou et le départ de toutes les délégations que le président de la table de séance, accompagné de Abdou Amani et ses soutiens étaient revenus à l’Académie des Arts Martiaux pour, disent-ils, « clôturer le congrès ».
Sahirou Youssouf