L’ONU alerte sur le « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau » 

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António Guterres, Secrétaire général des Nations unies
António Guterres, Secrétaire général des Nations unies

A l’occasion de la conférence des Nations Unies sur l’eau qui se tient à New York, l’ONU et l’UNESO ont dévoilé un nouveau rapport sur l’eau le 22 mars, journée mondiale de l’eau. Le document alerte sur le « risque imminent » d’une crise mondiale de la ressource vitale.   

Le rapport mondial des Nations-Unis sur la mise en valeur des ressources en eau 2023 indique que l’utilisation des ressources en eau sur le globe a augmenté de près de 1% par an au cours de 40 dernières années. 

En raison de plusieurs facteurs, notamment la croissance démographique, le développement socioéconomique et les modes de consommation, cette augmentation devrait se poursuivre sur un rythme similaire jusqu’en 2050, alertent l’ONU et l’UNESCO dans le rapport.  

Et, sur la même période, « la demande en eau des villes devrait quant à elle augmenté de 80% », note Richard Connor, spécialiste des ressources en eau au Programme mondial d’évaluation des ressources en eau de l’UNESCO et auteur du rapport. 

Selon lui, « jusqu’à 3,5 milliards de personnes vivent dans des conditions de stress hydraulique pendant au moins un mois par an ». 

Une situation qui a tendance à se généraliser et qui nécessite une réaction urgente et concertée.  

« Compte tenu des effets du stress hydraulique au niveau local ainsi que de l’aggravation et de la propagation de la pollution des ressources en eau douce, les pénuries d’eau tendent à se généraliser », averti le spécialiste Richard Connor. 

« Nous sommes confrontés à une crise mondiale de l’eau. Il faut que toutes les communautés réfléchissent pour trouver une stratégie capable de freiner l’évolution de cette crise. Car, des milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à l’eau. Et, plus de 800 000 personnes meurent chaque année de maladies directement attribuées à l’eau insalubre, à un assainissement inadéquat et à de mauvaises pratiques d’hygiène », a déclaré l’ONU. 

190 millions d’enfants vivants dans dix pays africains courent les risques extrêmement élevés 

En marge de la tenue de la conférence de l’ONU sur l’eau, l’UNICEF a également publié son rapport qui indique qu’environ 190 millions d’enfants vivants dans dix pays africains courent les risques extrêmement élevés en raison de la convergence de trois menaces liées à l’eau. Ces menaces, note-t-on, sont liées à l’inadéquation des services d’approvisionnement en eau, d’assainissement, d’hygiène et aux aléas climatiques. 

« C’est au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Niger, au Nigéria, en Somalie et au Tchad que cette triple menace s’avère la plus grave », précise l’UNICEF en soutenant que l’Afrique de l’Ouest et Centrale sont des régions du monde les plus marquées par l’insécurité hydrique et les changements climatique. 

« Si nous n’agissons pas de toute urgence, l’avenir pourrait être bien plus sombre encore. Car, dans ces dix pays à haut risque, près d’un tiers des enfants n’a pas accès au moins à des installations de base d’approvisionnement en eau dans leur foyer. Et, les deux tiers ne disposent pas de services de base en matière d’assainissement. Un quart des enfants n’a pas d’autre choix que de pratiquer la défécation à l’air libre. Ainsi, l’hygiène des mains et limitée en raison de l’absence d’eau et de savon dans leur foyer », conclue l’institution onusienne. 

Avec l’insécurité, les pays du Sahel sont encore plus vulnérables aux problèmes d’accès à l’eau. Ce qui favorise davantage l’insécurité alimentaire quand on sait que la majeure partie des populations de ces pays vit principalement des activités agropastorales. 

Au Niger, le problème d’eau est menaçant tant dans le milieu urbain que rural. Les installations sont insuffisantes et la qualité de l’eau expose les populations, notamment les enfants, à des maladies dangereuses.