Alors que certains dirigeants africains et même la CEDEAO condamnent le Mali et mettent en garde le Burkina Faso, en ce qui concerne le recours au groupe paramilitaire privé Wagner pour lutter pour la sécurité, le président béninois Patrice Talon estime ne pas trouver de mal à recourir à ce genre de prestataires pour la défense du territoire.
Interrogé sur la Chaîne française LCI lors d’une interview qu’il leur a accordée, le chef de l’Etat béninois a répondu à plusieurs questions y compris les plus épineuses concernant la France, la Russie et la Chine. « Le Bénin n’a pas à aider un pays contre un autre. Nous ne pouvons pas être un allié de la France contre la Russie et nous ne pouvons pas non plus être un allié de la Russie contre la France, la Chine et consorts. Le Benin n’est pas l’allié et ne veut être l’allié d’un pays contre un autre », a assuré Patrice Talon.
Aussi il a évoqué la question du recours au groupe Wagner par certains pays africains et, sur cette question Talon a été assez clair sur sa position. L’homme politique estime que ces pays n’ont pas été les premiers à avoir recours à des prestataires privées et qu’il « y a déjà eu pareille situation de prestataire privé militaire intervenant en Afghanistan par exemple et à l’époque il s’agissait plutôt d’un prestataire américain ».
Revenant sur le principe même d’avoir recours à ces prestataires, le président béninois estime qu’il aurait aimé que les questions militaires soient uniquement du ressort de l’Etat. Talon relativise et indique que « le principe qui consiste à solliciter un prestataire militaire privé n’est donc pas condamnable à mon avis quoi que l’idéal serait que tout ce qui est militaire relève plutôt de l’ordre du public ».
« Je trouve donc admissible que certains pays recourent à des prestataires privés militaires pour la sécurité de leurs territoires pour autant que le soutien sécuritaire est la seule et unique motivation de cette sollicitation », a-t-il déclaré.