L’ancien président tunisien, Ben Ali, est mort le 19 septembre 2019 en exil à Djeddah (Arabie Saoudite). Âgé de 83 ans, Ben Ali a passé plus de 23 ans au pouvoir. Il sera inhumé ce 20 septembre à la Mecque, a annoncé son avocat, Mounir Ben Salha, dans une publication Facebook.
Cadre de l’armée tunisienne, Ben Ali devient en 1986 ministre de l’Intérieur dans le gouvernement du premier ministre Sfar, puis remplace celui-ci en 1987. Un mois plus tard, il dépose le président Habib Bourguiba pour « raisons médicales », et lui succède en vertu de l’ordre protocolaire. Son accession au pouvoir intervient à une époque où le pays est en proie aux luttes de succession, aux tensions politiques et économiques et à la montée de l’islamisme.
Sous sa présidence, la Tunisie est classée première en termes de compétitivité économique en Afrique. Le pays jouit d’une bonne image dans le monde occidental, en particulier grâce à la place qu’il accorde aux femmes. Mais des organisations non gouvernementales et des médias étrangers dénoncent sa politique en matière de droits de l’homme, la qualifiant de dictatoriale, notamment du fait de l’emprisonnement et de la torture d’opposants, ainsi que des atteintes à la liberté de la presse.
En janvier 2011, le printemps arabe le contraint à quitter le pays. Il abandonne ainsi la présidence de la République pour se réfugier à Djeddah, en Arabie saoudite. Il est poursuivis dans plus de 180 affaires où il doit répondre de 93 chefs d’accusations, dont 35 relevant de tribunaux militaires. En mai 2018, à l’issue de plusieurs procès par contumace, il écope de plus de 200 ans de prison ferme et de 5 peines à perpétuité.