Sénégal : les journalistes africains obtiennent la libération de Pape Alé Niang

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La mobilisation exceptionnelle des journalistes africains qui, à travers « l’Appel des 78 », lancé le 6 janvier 2023 pour exiger des autorités sénégalaises, la libération immédiate du journaliste de Dakar Matin, incarcéré en deux étapes depuis le 6 novembre 2022, a produit ses effets.

Pape Alé Niang est enfin libre. Il a bénéficié en ce jour, 10 janvier 2023, d’une liberté provisoire, assortie d’un contrôle judiciaire accordée par les autorités judiciaires du Sénégal.

Pour rappel, Pape Alé Niang est poursuivi pour des charges fallacieuses qui se résument à : « divulgation d’informations de nature à nuire à la défense nationale ; recel de documents administratifs et militaires ; diffusion de fausses nouvelles ».

Depuis cette incarcération, considérée par les professionnels de la presse et les défenseurs des droits humains comme un grave recul à la liberté de la presse, la mobilisation a été intense au niveau des organisations socioprofessionnelles des médias, tant au Sénégal que dans le reste du monde, pour condamner la prédation de la liberté de presse et d’expression et exiger des autorités sénégalaises, l’abandon des charges retenues contre Pape Alé Niang et sa libération.

Une mobilisation tous azimuts qui a contraint les prédateurs de la presse au Sénégal de reculer face à leurs velléités de réduire Pape Alé Niang au silence.

Un satisfecit général pour tous ceux qui se sont mobilisés pour la libération du journaliste de Dakar Matin, notamment la Coordination des Associations de Presse (CAP) qui, à travers un communiqué de presse rendu public, à la suite de cette victoire, a salué le travail et le professionnalisme du pool des avocats de Pape Alé Niang ainsi que les journalistes qui n’ont ménagé aucun effort dans cette lutte.

Puis, une mention spéciale à Reporters Sans Frontières (RSF), à la Fondation des Médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA), pour leur « engagement au plan national et international et leur soutien financier pour que notre confrère recouvre sa liberté de mouvement ».  

La CAP d’adresser aussi ses remerciements au Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ), à la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), à la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (COSEDDH) dont Amnesty International Sénégal, à la RADDHO, la Ligue Sénégalaise de défense des Droits Humains, Afrikajom Center, sans oublier les consœurs et confrères de la presse internationale pour leur « contribution efficace à l’élargissement de notre confrère ».

Toutefois, prévient-t-elle, cette « victoire » arrachée de haute lutte par la Coordination des Associations de Presse, avec le soutien de ses partenaires, « ne saurait être la fin de l’histoire concernant le dossier Pape Alé Niang. Désormais, l’heure est à la seconde phase du combat pour l’annulation des charges fantaisistes et politiques qui lui ont valu plus de 60 jours de captivité ».