Bénin: le journaliste Virgile Ahouansè arrêté après une enquête sur des exécutions extrajudiciaires  

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Au Bénin, le journaliste Virgile Ahouansè a été arrêté par la police et gardé à vue après qu’il a rendu public une enquête sur des exécutions extrajudiciaires qu’aurait dans le pays.

Des exécutions de personnes hors du cadre de la loi par les forces de l’ordre, c’est ce qui a été révélé dans l’enquête menée par le journaliste béninois Virgile Ahouansè. Cette révélation faite strictement dans le cadre de son travail d’homme des médias lui a valu une convocation par la police et désormais, il est en garde à vue alors qu’on l’accuse de diffamation.

Selon les informations, l’homme a reçu une convocation lundi 19 décembre 2022 et le mardi il s’est rendu à la brigade criminelle (d’où venait la convocation) pour y répondre. Après une longue audition les policiers lui ont notifié qu’il allait être placé en garde à vue pour des faits de diffamation liés à la publication de son article.

En effet, d’ans l’élément publié, il révèle comment des hommes en tenu de la police républicaine avec un véhicule de l’institution, ont amené plusieurs personnes non identifiées dans une école primaire de la ville de Cotonou et les ont abattu de sang-froid avant d’emporter les corps et laissant derrière eux, une mare de sang que des témoins ont pu voir et en informer le chef du quartier qui a également constaté les faits sur place.

Le journaliste dans son travail d’investigation a interrogé toutes ces personnes qui ont raconté ce qu’elles ont vu et comment la scène s’est déroulée. L’autorité du quartier a également eu la même version que le journaliste a relayée dans son élément. Il a par la suite tenté d’avoir la version de la police par plusieurs moyens mais en vain.

Lors de son audition, Virgile Ahouansè a répondu à toutes les questions et fait exception de vérité, selon son avocat. Cependant, du côté des témoins, la police les a interpellés et devant les flics, ces derniers ont fait volte-face et sont revenus sur leur version des faits. Dans tous les cas, selon l’avocat de Virgile Ahouansè, rien ne justifie la garde à vue de son client.

Cette situation révèle encore une fois la situation des journalistes au Bénin qui dans le cadre de leur travail ne sont pas en sécurité. Aussi, le système est tellement fermé que pour avoir la moindre information officielle, il faut mener un véritable parcours de combattant sur plusieurs mois.