Le 10 septembre 2019, le Gouvernement nigérien a annoncé les différentes dates de la rentrée scolaire et académique 2019-2020. Mais déjà, les choses s’annoncent difficiles pour les autorités gouvernementales. Le 06 septembre 2019, trois jours avant le démarrage de la rentrée dans les universités du pays, le syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur a lancé un mot d’ordre de cessation d’activités pour non-paiement leur salaire. Le 15 septembre, c’est le tour du collectif des syndicats du secteur de l’éducation, de la formation professionnelle et technique qui met le Gouvernement face à ses responsabilités pour une rentrée apaisée.
Dans une déclaration commune signée des responsables syndicaux de la FSES/FPT, du SYNACEB, du SNEB, de l’UPES et du SYNAFCES, le collectif des syndicats du secteur de l’éducation, de la formation professionnelle et technique s’indigne contre la répétitive rentrée politique et s’insurge, par la même occasion, contre leur mauvaise préparation. A titre illustratif, le collectif des syndicats a relevé le retard dans le paiement des pécules des enseignants contractuels, la non publication des affectations nationales ainsi que des nominations des chefs d’établissements et autres responsables académiques avant l’annonce des dates de la rentrée scolaire par le Conseil des ministres du 10 septembre.
Toujours dans leur déclaration commune, le collectif des syndicats réaffirme, avec force, à l’opinion nationale et internationale l’échec cuisant de l’institution « Niger Poste » dans sa mission de payer à terme échu les enseignants contractuels. Par la même occasion, le collectif dénonce le mépris affiché par les ministres en charge de l’Education qui se manifeste par le non-respect du partenariat [Gouvernement-Syndicats] et leur mauvaise foi. C’est pour toutes ces raisons que le collectif exige des autorités :
- Le paiement sans condition des pécules des enseignants contractuels ainsi que les salaires des camarades nouvellement soldés afin de garantir une rentrée apaisée ;
- La libération de tous les enseignants contractuels de « Niger Poste » ;
- L’ouverture des recrutements au titre des années 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019 ;
- Le paiement des reliquats des frais de correction des examens des baccalauréats 2018 et 2019 ;
- Le paiement des rappels salaires et des incidences financières à tous les enseignants ayant droits
- Le déblocage des avancements aux choix au titre des années 2016, 2017, et 2018, des rappels d’ancienneté pour service civique et des bonifications ;
- La cessation des abus et intimidations de toute sorte à l’endroit des enseignants et surtout des responsables syndicaux ;
- La nomination des 694 professeurs de CEG au titre de l’année 2018 ;
- Le respect de tous les engagements souscrits par le Gouvernement à travers les différents protocoles d’accord signés avec les syndicats et regroupements des syndicats du secteur ;
- Le rehaussement substantiel des frais de corrections et de surveillances des examens (BEPC, BAC-sportif, BEP, etc.)
Dans sa déclaration commune, le collectif interpelle les partenaires sociaux face à la déliquescence du système éducatif nigérien. « Tout en restant ouvert au dialogue franc et constructif, le collectif des syndicats du secteur de l’éducation, de la formation professionnelle et technique rend le Gouvernement seul et unique responsable de tout ce qui adviendra en cas de non satisfaction de ses revendications », a indiqué le collectif quia a lancé un appel pressant à toutes les enseignantes et enseignants à rester sereins, mobilisés et vigilants afin de parer à toute éventualité.